Nina a co-fondé son club de boxe en 2018, championne universitaire, elle se bat pour son club, pour changer les mentalités en prouvant que deux femmes peuvent exceller dans un sport à prédominance masculine. Elle a commencé la boxe à 8 ans, elle ne l’a jamais plus quitté. Let’s Go Girlz !
Quel(s) sport(s) pratiques-tu ? Et à quelle fréquence ?
Je pratique la boxe française. Je m’entraîne 4 à 7 fois par semaine selon les périodes.
Quand as-tu commencé le sport et quelles étaient les raisons à l’époque ?
A peine en âge de marcher, j’ai fait de l’éveil sportif, puis de la GRS pendant que mon frère boxait dans la salle d’à côté. J’ai commencé la boxe française à 8 ans, sûrement pour faire comme mon frère et parce que je n’accrochais pas avec l’ambiance de la GRS. Depuis je n’ai jamais arrêté la boxe. J’a testé pas mal de sport en plus de la boxe lorsque j’étais au collège : de l’escalade, de la danse contemporaine, etc.
J’ai pratiqué la boxe en compétition, j’ai passé mon diplôme de professeure de boxe et commencé à entraîner de jeunes boxeurs avec une amie boxeuse. En 2018, nous décidons avec mon amie de créer notre club afin d’être indépendante sportivement, transmettre nos valeurs et rapporter nos victoires pour notre club.
Où pratiques-tu ton sport et quel est ton spot favori ?
Je pratique la boxe dans mon propre club que j’ai créé avec Aurélie en septembre 2018 : ANGB. C’est donc là-bas qu’on boxe, à Soisy-Sur-Seine dans le 91.
Et sinon, j’aime donner mes coachings devant des lacs en plein air, avec les couchers de soleil.
Qu’est-ce que t’apporte le sport au quotidien ?
Le sport m’apporte tellement de choses. Il me canalise, me permet aussi d’extérioriser, de me dépasser, je suis en challenge permanent. C’est un mode de vie particulier qui m’apporte une énorme stabilité et de beaux projets.
Le sport a-t-il changé la vision que tu avais de toi et ta vision du sport en elle-même ?
J’ai commencé le sport tellement jeune, j’ai poussé la première porte d’un cours de sport à 3 ans, donc pour moi le sport fait partie intégrante de ma vie. C’est et ça a toujours été du plaisir. J’ai beaucoup évolué en tant que sportive, je suis plus compétitrice et motivée pour pratiquer.
Quels ont été ton meilleur et ton pire moment sportif ?
Il y en a tellement, de bons comme de mauvais. Pour le bon, je dirais les championnats de France Universitaires 2018. C’est la première fois que je partais boxer coachée uniquement par Aurélie, mon associée.
C’était un championnat éprouvant et difficile, pour lequel nous nous sommes reposées que sur nous mêmes, les rencontres étaient compliquées, les adversaires étaient de très haut niveau, mais j’ai réussi à gagner mes 6 rencontres et à décrocher le titre de championne de France. C’est également au cours de ce championnat que nous avons pris la décision de créer notre propre club de boxe, rien que pour ça je dirais que c’est mon meilleur souvenir.
Pour le pire moment, une finale championnat de France pendant laquelle j’ai affronté une fille plus grande en taille et en âge et contre qui j’ai tout donné pour avoir le titre. Mais à cause des simulations à répétition, je me suis retrouvée sanctionnée d’avertissement et j’ai perdu à la majorité des juges. C’est une chose de perdre quand on est pas au niveau, mais perdre par mauvaise foi et simulation, c’était horrible. Rien que d’y penser, je suis encore dégoutée.
Quel est ton prochain objectif ?
Le confinement a un peu mis en pause toutes les compétitions mais tout devrait redémarrer en début de saison. J’ai donc la finale des championnats de France Assaut pour lesquelles je me suis qualifiée, et si je remporte la première place, il y a les championnats du monde à la clé.
J’ai également été sélectionnée pour les EUSA game, un championnat d’Europe de Kick Boxing en Serbie, en fin d’année prochaine.
En tant que femme a-t-il été plus ou moins difficile de commencer (et d’exercer) une activité physique par rapport à tes barrières, la société, le regard des autres ?
En tant que femme, faire de la boxe est assez mal vu. Cela fait des années que je baigne dedans et autant chez les boxeurs nous n’avons aucune distinction, nous sommes traités de la même manière, autant de l’extérieur, les boxeuses ne sont pas bien perçues. Un homme qui fait de la boxe est un homme courageux, compétitif, respectable. Une femme qui fait de la boxe est soit un bonhomme, soit une brute, soit quelqu’un qui a poussé la porte de la salle par hasard.
Quel message pourrais-tu livrer aux femmes et aux jeunes filles ayant envie de faire du sport mais n’osant pas ou aux femmes qui se persuadent que le sport n’est pas fait pour elles ?
La boxe française est un sport incroyable. Physiquement, cela demande une énorme coordination, une grande motricité, du self contrôle. Il permet également de se défouler, d’extérioriser. Mentalement, on apprend le respect, la discipline, le travail, la persévérance, et plein d’autre choses encore. Il est vrai que les préjugés sont nombreux sur ce sport, mais il faut oser, les gens bornés s’en remettrons.