Marion a eu plusieurs déclics avant de faire du sport, un moment de plaisir simple. Elle a adoré pratiquer la danse enfant, elle s’est dépensée pour perdre du poids et un jour elle a découvert qu’elle était diabétique. Sa vision de la vie et du sport a changé avec cette maladie. Découvrez quelle sportive est Marion aujourd’hui. Let’s Go Girlz !
Quel(s) sport(s) pratiques-tu ? Et à quelle fréquence ?
Je pratique surtout les sports autour « du Fitness » – même si j’avoue ne pas trop apprécier ce mot, je vise la pratique de cours divers en salle (happyfit, cardio, boxe/bodycombat, RPM, zumba yoga, pilates, etc.), mais il m’arrive régulièrement de varier en pratiquant la course à pied par exemple. Je fais du sport de 3 à 5 voire 6 fois par semaine. Cela dépend de mes disponibilités.
Quand as-tu commencé le sport et quelles étaient les raisons à l’époque ?
Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours pratiqué un peu de sport. J’avais toujours une activité sportive extrascolaire, car c’était important pour mes parents.
J’ai commencé à l’âge de 4 ans avec de la danse que j’ai pratiqué pendant 10 ans. Au cours de mon enfance et adolescence, j’ai testé d’autres sports comme le patinage artistique ou encore le rugby. L’important à ce stade je crois que c’était de faire un sport qui me fasse plaisir. Et puis le lycée est arrivé, et là, je crois que ma pratique du sport a changé. Je faisais du sport pour être fit, pour rester en forme. Un long passage à vide pour moi. Moins de plaisir dans l’activité, des emplois du temps chargés avec les études puis l’enchaînement de stages, l’objectif était surtout d’éviter de grossir.
Et puis, je suis « tombée malade », j’ai déclaré un diabète. Et depuis, je ne suis plus capable de forcer sur mon corps comme avant. J’ai réappris à faire du sport autrement et depuis, ma seule motivation, c’est de me sentir bien. Je fais ce qui me plait, quand j’en ai envie, le seul objectif étant de garder un bon rythme, pour mieux maitriser mon diabète.
Où pratiques-tu ton sport et quel est ton spot favori ?
Avant le confinement, je pratiquais quasiment systématiquement mon sport en salle chez Neoness. Et en exterieur, pendant mes vacances ou le week-end pour me faire plaisir.
Depuis peu, je vais à la salle de sport de mon entreprise qui est top, c’est à peu près la même formule que Neoness avec des cours collectifs et des équipements de musculation. J’aime le sport en salle car c’est souvent « prévu » pour ça, donc bien aéré, avec des équipements récents et surtout, confortables. Le fait d’aller dans la salle de sport du travail, c’est un moyen de toujours trouver la motivation avec des collègues, donc un lien social.
Qu’est-ce que t’apporte le sport au quotidien ?
Le sport c’est l’apport d’un équilibre avant tout. C’est depuis quelques temps une vraie préoccupation de santé, en plus du reste, mais je ne ressens pas comme une obligation. Ça me défoule, ça me permet de me changer les idées, de respirer, de prendre du recul et surtout surtout, de m’amuser !
Le sport a-t-il changé la vision que tu avais de toi et ta vision du sport en elle-même ?
Lorsque je pouvais vivre le sport comme une contrainte, je pense que le sport changeait ma vision de moi-même en négatif. Ce n’était jamais assez bien, la performance n’était jamais suffisante. En quelque sorte, ça altérait ma confiance dans le mauvais sens. Plus je m’améliorais, moins je me sentais forte, confiante. Et puis, avec la maladie, mes performances ne pouvaient plus être au rendez-vous. La seule façon de faire du sport c’était de le faire en accord avec mon corps. Donc il a fallu m’écouter. Cela m’a d’abord apporté de me rendre compte que mon corps était plein de force, plein de ressources et qu’en conséquence, je pouvais en être fière.
Le sport n’est plus un moyen d’atteindre quelque chose (comme la perte de poids par exemple). Le sport est un loisir qui m’apporte du plaisir avec en bonus une meilleure santé.
Quels ont été ton meilleur et ton pire moment sportif ?
Le meilleur moment sportif, ça a du être ma première séance d’Happy fit. Je n’étais physiquement pas au top, mais ça m’a vraiment fait un déclic. Je me suis rappelée de mes cours de danse d’enfance et de ce sentiment tellement important de plaisir sportif. Pas question de calories, de durée ou d’endurance.
Le pire moment sportif, je crois que ça a été ma première séance après avoir découvert mon diabète. Ni mon corps ni mon esprit n’étaient sereins. J’ai souffert toute la séance, j’étais angoissée à l’idée de me blesser.
Quel est ton prochain objectif ?
Pour l’instant, je n’ai pas d’objectif particulier. Je souhaite garder ma routine et je sais que les progrès viendront petit à petit. J’aimerais me mettre à la randonnée longue durée, mais c’est encore très contraignant car je fais beaucoup d’hypoglycémies quand je marche trop longtemps. Ce n’est donc pas en soi un objectif « sportif » car je sais que mon corps peut le supporter, mais plutôt un objectif d’équilibre de ma maladie pendant cette pratique sportive.
En tant que femme a-t-il été plus ou moins difficile de commencer (et d’exercer) une activité physique par rapport à tes barrières, la société, le regard des autres ?
Ça a été difficile non pas de commencer, mais d’exercer une activité physique. Le regard des autres hommes et femmes m’a toujours fait peur. Alors même que tout le monde à la salle s’en fichait ou du moins gardait son avis pour soi. Quand bien même ils le pensaient sur le moment, ça n’a jamais débouché sur une critique ouverte, donc je ne pense pas que ça aurait dû me préoccuper autant. Néanmoins, c’était le cas parce que le pire regard ce n’était pas celui des autres, c’était le mien. Les critiques que je voyais dans leurs yeux étaient en réalité les miennes. J’avais dans la tête tout ce que je pensais devoir être et je voyais dans le miroir uniquement tout ce que je n’étais pas. Je pense que le plus dur pour commencer, ce n’est pas le physique d’une personne ou son poids. Tout le monde peut commencer quelque part, même si ce n’est qu’une marche à pied, mais pour ça il faut d’abord s’accorder ce droit. Le droit d’être ce qu’on est et de faire du sport, ce n’est pas gagné pour tout le monde.
Quel message pourrais-tu livrer aux femmes et aux jeunes filles ayant envie de faire du sport mais n’osant pas ou aux femmes qui se persuadent que le sport n’est pas fait pour elles ?
Mon message principal, fondé sur mon expérience, c’est que : c’est ok de ne pas être sportive. Je pense que dire « le sport, ce n’est pas fait pour moi », présuppose qu’on ait tout tenté et que rien ne convienne, malgré la multiplicité de pratiques envisageables. Il y a tant de sports et de façon de les pratiquer, c’est vraiment dommage de globaliser.
Mais si cette globalisation vient de l’idée que son corps ne ressemble pas à celui d’une sportive, ce qui à mon sens, touche beaucoup de femmes, je peux leur dire qu’elles ratent de très beaux moments. Marcher, courir, faire du vélo ou du roller, danser dans son salon, faire un cours de yoga ou une séance d’escalade, faire du golf, du tennis, du ping-pong, c’est du sport !
Mon message à celles qui n’oseraient pas est donc le suivant : dans aucun cours ou salle de sport, l’ensemble des sportifs ne vont délibérer ensemble pour rire de toi quand tu vas entrer. La plupart du temps, personne ne te remarquera ou ne te jugera. Tout ce qui se passe de pire et de plus blessant est le plus souvent dans ta tête. Et si tu as trop peur ou envie de passer le pas plus tranquillement, essaye un peu chez toi ou dans ton jardin, avec un proche de confiance. En tous cas, si la moindre fibre d’envie est quelque part en toi, essaye. Au pire, c’est une mauvaise expérience, au mieux, c’est une révélation. Personne ne doit t’interdire de ressentir ce sentiment de bonheur d’après le sport ou de réussite lorsqu’on a fait une belle séance. Même pas toi-même.