J’ai rencontré Ebru lors d’un cercle de parole. Elle n’a pas hésité à me raconter son histoire sportive, sa passion pour le yoga, la découverte de sa persévérance, elle qui se pensait non sportive et trop menue pour déménager. Découvrez son histoire, let’s Go Girlz !
Quel(s) sport(s) pratiques-tu ? Et à quelle fréquence ?
Je pratique le yoga (1 à 2 fois par semaine), la course à pied (1 fois par semaine) et du renforcement musculaire (1 fois par semaine).
Ma pratique reste aléatoire, les fréquences citées sont une moyenne. À certains moments, je peux faire 4 cours de yoga dans la même semaine selon mon activité professionnelle et selon mes besoins.
Quand as-tu commencé le sport et quelles étaient les raisons à l’époque ?
J’ai commencé le vélo avant même de savoir marcher, j’aimais apprendre et tester différents sports avant d’arrêter par flemme : la natation, le roller, le basket…
J’ai repris le sport tardivement, en 2016, j’avais 26 ans et j’étais allée vivre et travailler 3 mois à Berlin. J’avais un job à temps partiel, j’étais seule dans une grande ville, j’avais beaucoup de temps libre. Je me suis inscrite à une salle de sport pour tester, j’ai débuté par les cours collectifs : du yoga, du pilates, du stretching et j’y ai pris goût.
À mon retour en France, j’ai cherché des cours de yoga car j’avais adoré mon expérience berlinoise, j’ai pu pratiquer gratuitement tous les dimanches cet été là au Wanderlust grâce à des cours gratuits avec la marque Lole.
Où pratiques-tu ton sport et quel est ton spot favori ?
Pour la course à pied, je cours soit au Parc de la Courneuve soit au bord du canal de l’Ourcq. Pour le yoga, j’aime beaucoup les salles de l’espace Sayya dans le 10ème arrondissement, c’est vraiment un lieu qui permet de se ressourcer dès qu’on arrive dans la petite cour devant, on s’y sent zen assez vite. Et pour le fitness, je pratique dans des studios différents à Paris grâce à ClassPass.
Qu’est-ce que t’apporte le sport au quotidien ?
Déjà, je n’ai plus mal au dos depuis que j’ai commencé le yoga. Au quotidien, ça m’apporte de la sérénité, des challenges et surtout des rencontres car je sociabilise beaucoup au sport, j’en fais régulièrement avec des copines.
Le sport m’a aussi fait comprendre et accepter que se reposer faisait partie du job, que c’était compris dans la préparation physique.
Le sport a-t-il changé la vision que tu avais de toi et ta vision du sport en elle-même ?
Me concernant, ça a cassé toutes les idées reçues que j’avais sur mes capacités physiques et sportives, qu’avec de l’entraînement et du travail, j’étais capable de beaucoup de choses. J’ai gagné en confiance en moi, en mes capacités. J’ai aussi vue que j’étais persévérante, que j’avais plus de mental que je ne le pensais, et que finalement j’avais un esprit de compétition même si j’affirme le contraire.
Avant quand je pensais sport, j’entendais contrainte. J’imaginais que ce n’était pas pour moi, étant menue on ne m’attribuait pas de compétence physique. Aujourd’hui, je suis sportive, j’aime le sport, je sais qu’il peut m’apporter beaucoup, ayant trouvé un sport coup de coeur, je ne vois aucune contrainte à pratiquer.
Quels ont été ton meilleur et ton pire moment sportif ?
Le Mud Day pour les 2 souvenirs, j’avais fait une préparation physique côté musculation, avec du renforcement musculaire, au vue des épreuves. Mais je n’avais pas du tout travaillé la course et l’endurance, or pour le début de l’épreuve, il faut courir. Les 2 premiers obstacles sont à une quinzaine de minutes en courant et je n’avais aucune endurance, je tenais 5 minutes sur un tapis de course. Mes potes avec qui je faisais l’épreuve sont venus m’encourager et me soutenir, j’allais abandonner, je n’arrivais pas à trouver mon souffle, et ça ne faisait que 10 minutes que l’épreuve avait débuté. Mais on a enchainé les épreuves puis au fur et à mesure mon souffle allait mieux.
Et le meilleur moment sportif c’était l’une des épreuves phares du Mud Day, « got biceps » une échelle horizontale avec des barres en dessous c’est l’eau, tout est à la force des bras. J’étais la dernière de mon groupe à passer, je voyais certaines personnes tomber, d’autres passer l’épreuve en quelques secondes, je ne savais même pas si j’allais réussir. Puis j’ai pris un barreau, et je me suis dit « ok tu lâches pas, tu respires, tu avances, tu regardes la barre suivante et c’est tout ». Et j’ai réussi, sans tomber, alors que je n’aurai pas parié sur moi-même. J’étais fière de moi, de mes petits bras, et surtout d’avoir eu le mental.
Quel est ton prochain objectif ?
Mon objectif premier était de ne pas être essoufflée quand je cours derrière mon métro, chose accomplie aujourd’hui.
Je souhaite mixer différents sports avec le yoga qui est mon pilier, du Hiit pour me challenger, la course à pied pour mon endurance. Et je m’entraîne pour le semi marathon de Paris (qui a été annulé cette année avec le covid) de 2020.
En tant que femme a-t-il été plus ou moins difficile de commencer (et d’exercer) une activité physique par rapport à tes barrières, la société, le regard des autres ?
Certaines pratiques comme la musculation en salle ont été difficiles à commencer pour moi. Je n’aimais pas l’ambiance des salles, notamment cet espèce d’entre soi masculin, l’antre de la virilité. Du coup j’adore y aller quand j’en ai l’occasion, même seule, rien que pour voir leur regard perdu de « mais elle fait quoi ici ? ». Et même quand je parle de gagner en muscle, j’entends souvent : « ok il faut être musclé.e mais pas trop sinon ça fait moche et masculin ». Donc en gros on doit avoir un ventre plat mais le six packs est réservé aux hommes uniquement ?
Quel message pourrais-tu livrer aux femmes et aux jeunes filles ayant envie de faire du sport mais n’osant pas ou aux femmes qui se persuadent que le sport n’est pas fait pour elles ?
Oser faire le premier pas c’est le plus difficile, c’est comme prendre son premier cours de n’importe quel sport, on n’ose pas car on a peur d’être ridicule ou pas assez forte. Mais personne ne commence un sport avec un haut niveau, ça vient petit à petit et c’est normal. Si vous en avez envie et que vous pouvez le faire, faites le, demander à une copine ou une sœur, une cousine de vous accompagner si vous ne voulez pas y aller seule. Trouver un lieu dans lequel vous vous sentez à l’aise, qui est sur votre chemin entre chez vous et le travail par exemple.
Et pour celles qui pensent que le sport n’est pas fait pour elles, j’ai commencé le sport à 26 ans (l’EPS ça ne compte pas on est d’accord) et c’est l’une des meilleures décisions que j’ai prise. Je me sens plus en forme aujourd’hui qu’à 20 ans. A chaque fois que je cours et que je me sens de plus en plus à l’aise, je pense à celle que j’étais au collège, la Ebru de 12 ans qui attendait durant les séances d’endurance que le/la prof de sport tourne la tête pour marcher car elle n’en pouvait plus. Et la j’arrive à courir 10 ou 15 km, je me lève le samedi matin pour aller courir au parc alors que je pourrai faire une bonne grasse mat. Si je peux le faire, vous pouvez toutes le faire !