Julie a beaucoup évolué ces dernières années, après une reconversion professionnelle, elle est aujourd’hui professeure de yoga. Sensible à l’épanouissement des enfants, Julie a développé un soutien particulier avec ses cours de kids yoga. Elle propose aussi des cours pour adulte de hatha yoga comme un éveil du corps et un cheminement vers le lâcher prise : deux choses qu’elle a découvert grâce au sport. Let’s Go Girlz !
Quel(s) sport(s) pratiques-tu ? Et à quelle fréquence ?
Je pratique le yoga tous les deux jours. Je fais du vélo tous les jours, c’est mon moyen de locomotion pour les courses, déposer les enfants à la crèche et l’école, ou juste me promener seule ou en famille. Récemment, j’ai ressorti mes rollers et je me fais des ballades.
Quand as-tu commencé le sport et quelles étaient les raisons à l’époque ?
J’ai commencé le sport quand j’étais enfant, j’ai commencé par le vélo, j’en faisais tous les dimanches avec mon père – toute la matinée dans les bois et toute l’année – c’était assez sportif, c’était notre moment à nous. J’en faisais aussi chez ma mère avec ma famille en ballade.
Puis, au collège j’ai commencé les cross, j’ai gagné des compétitions alors je me suis mise à l’athlétisme. Je faisais du fond et du demi-fond, j’adorais ça ! J’ai arrêté l’athlétisme au lycée, on a déménagé, j’ai arrêté la course du jour au lendemain. J’aurai aimé faire sports et études, que mes parents s’investissent plus dans cette passion de l’époque, qu’ils viennent à mes compétitions, je pense qu’il faut être assez soutenu pour persévérer et percer dans le sport de haut niveau. J’ai arrêté un peu du jour au lendemain, et je n’ai pas gardé la course à pied dans mon quotidien car à l’époque je ne voyais pas cela comme un loisir mais plutôt comme une compétition.
Plus tard, dans la vingtaine, je me suis remise à courir le long du canal de l’Ourcq, c’était comme une nécessité, mon travail était prenant. J’avais besoin de faire du sport tous les jours, comme une routine. J’ai débuté le Pilates puis le yoga au même moment. J’avais besoin de me détendre, de prendre conscience de mon corps. Lorsque j’étais enceinte, j’ai ressenti le besoin de pratiquer le yoga prénatal, et c’est à ce moment-là que je me suis dis qu’un jour je serais professeure de yoga, je me sentais alignée avec cette pratique.
Où pratiques-tu ton sport et quel est ton spot favori ?
Je pratique le yoga en studio chez Muses Yoga à Montreuil, depuis la Covid je pratique beaucoup chez moi, je donne mes cours en ligne et mes cours particuliers depuis mon salon. Je me suis équipée en matériel informatique, je fais en sorte de me sentir comme dans un studio et être confortable pour donner mes cours. Je pratique aussi beaucoup seule, dès que j’en ressens le besoin, je déroule mon tapis dans un coin de l’appartement et c’est parti.
Qu’est-ce que t’apporte le sport au quotidien ?
Le sport m’apporte de la sérénité, du lâcher-prise, je dépose mes émotions sur le tapis. Ça me donne aussi beaucoup d’énergie, même quand je suis crevée et que j’ai moins envie, je sens l’effet positif sur ma tête et mon corps.
« C’est assez libérateur. »
Je considère aussi que le yoga n’est pas un sport mais une discipline de vie, c’est une façon de vivre, on s’éduque ou plutôt on se rééduque à d’autre modes de pensées, d’hygiène, de consommer. Je peux dire que le yoga à changer ma vie ou plutôt qu’il a accompagné le changement.
Le sport a-t-il changé la vision que tu avais de toi et ta vision du sport en elle-même ?
Oui, le yoga a changé la vision que j’avais de moi : avant mon corps était un ennemi, il n’était jamais de mon côté, je le trouvais défaillant, j’étais tout le temps malade, je me trouvais pas assez souple, pas assez gracieuse, on m’a toujours dit que j’étais « lourde » comme une guerrière, une combattante. Je voyais mon corps comme un véhicule qui pouvait gagner tel ou telle compétition, pour toujours aller plus vite, on peut dire que j’ai poussé mon corps à bout. Et je m’interdisais les sports gracieux. Avec le yoga, j’ai découvert que je pouvais être gracieuse, à l’écoute de mon corps, avoir de l’ardeur sans pour autant le malmener en le poussant à bout. J’ai travaillé pour équilibrer mes forces et mes faiblesses, en redonnant de la souplesse à mon corps et en ne cherchant pas toujours la force.
Ma vision du sport a changé depuis je pratique le yoga, avant je pensais que le sport était une usine à compétiteurs, aujourd’hui je pense que le sport est une hygiène de vie, c’est prendre soin du véhicule qui nous hébergera jusqu’à la fin de notre vie et en plus ça fait du bien. Après, je dois dire que je suis ok avec les personnes qui viennent au yoga pour avoir un corps de rêve comme je suis ok avec les gens qui viennent vers le yoga pour toute la philosophie de vie qui s’y rattache, et parfois on y vient pour un corps de rêve et on y trouve autre chose.
Quels ont été ton meilleur et ton pire moment sportif ?
Mes pires moments sportifs sont lorsque j’étais adolescente et qu’il n’y avait personne de mon entourage à mes compétitions, accentué par le fait de voir les autres enfants entourés.
Mon meilleur moment sportif, c’est tous les jours quand je suis sur mon tapis et qu’il n’y a plus d’enjeux à faire tel ou telle posture. Je me suis libérée de la comparaison, aujourd’hui je préfère admirer celles et ceux qui m’inspirent, cette façon de voir les choses m’a libéré.
Quel est ton prochain objectif ?
Continuer à transmettre ma passion du Yoga aux plus jeunes comme aux adultes et garder cette fraîcheur de débutante dans ma pratique et mon enseignement.
En tant que femme a-t-il été plus ou moins difficile de commencer (et d’exercer) une activité physique par rapport à tes barrières, la société, le regard des autres ?
Non je ne trouve pas, j’ai la chance de pratiquer un sport qui se démocratise, qui est en quelque sorte à la mode, ça lui apporte de la visibilité et c’est tant mieux. Même si comme dans toute pratique à la mode il y a des dérives qui font que la discipline est parfois dénaturée pour plaire au plus grand nombre.
Quel message pourrais-tu livrer aux femmes et aux jeunes filles ayant envie de faire du sport mais n’osant pas ou aux femmes qui se persuadent que le sport n’est pas fait pour elles ?
J’aimerais dire aux jeunes filles que l’on peut être gracieuse, souple même si on n’a pas un physique qui va avec ses adjectifs et que l’on fait de la boxe ou du Cross. Qu’être mise dans une case n’apporte rien de bon et qu’on met beaucoup de temps à casser ces cases pour s’épanouir dans quelques chose qui nous corresponde vraiment.
Pratiquer le sport c’est un rapport à soi, au corps, au mental, c’est en quelque sorte s’autoriser à lâcher pour progresser et s’établir. Je suis persuadée que chaque femme a un sport fait pour elle et qu’elle ne doit pas s’interdire d’en essayer mille avant de trouver le sien.