Claire est une sorte d’électron libre. Vivante, engagée (elle a un podcast trop cool « Une tête bien femme »), elle s’est livrée. Sur ses échecs sportifs, sa difficulté à garder un rythme régulier et son parcours de basketteuse passionnée. Let’s Go Girl !
Quel(s) sport(s) pratiques-tu ? Et à quelle fréquence ?
Je pratique le yoga et la natation (une fois par semaine pour chaque activité). Parfois plus, notamment le soir où j’essaye de faire des étirements.
Quand as-tu commencé le sport et quelles étaient les raisons à l’époque ?
J’ai commencé le sport très jeune, à partir de 5/6 ans. Mes parents étaient des sportifs, du coup le sport faisait partie de notre mode de vie. Le mercredi après-midi, je pratiquais le multi-sport (gym, athlétisme, initiation au judo, etc.). Puis j’ai fait de la danse pendant plusieurs années pour l’image de petite fille en tutu que je voulais être. A 8 ans, j’ai voulu tester le basket parce que mon père était entraîneur. Ce fut le coup de foudre, j’ai adoré et pendant 10 ans j’ai pratiqué en club. Le basket était un choix personnel, c’était une passion. Je vivais pour le basket, j’étais abonnée au magazine Maxi Basket, j’avais des posters de NBA, je regardais tous les matchs à la télé. J’aimais l’esprit d’équipe, le jeu et bien entendu le fait d’être avec mon père.
A 15 ans, je sentais que j’avais le niveau pour aller plus loin. Pour faire mes preuves, j’ai voulu intégré un sport étude. Mais je me suis blessée à deux reprises, opérée au genou gauche, puis à 18 ans une nouvelle luxation à la rotule droite a été le point final à ma carrière de basketteuse. C’était mon premier échec, je n’ai jamais pu savoir si j’étais performante. Cette experience a changé beaucoup de choses dans mon rapport au sport et à la vie même.
J’ai continué à garder une activité physique avec la natation en club. Mais mon interêt pour le sport n’était pas le même que pour le basket. Je nageais moins pour le plaisir que pour la rééducation. C’était avant tout un choix de raison.
Puis je suis partie en Angleterre pour mes études et le sport ne faisait plus partie de mon quotidien. J’ai vécu une rupture brutale avec le sport. Mon corps a beaucoup changé, j’ai pris du poids. Je ne ressentais plus le besoin de pratiquer une activité physique, j’ai pris mes distances avec le sport.
Aujourd’hui, je pratique la natation et le yoga à cause de douleurs au niveau du dos. J’ai moins de pugnacité qu’à 18 ans, et la motivation n’est pas présente. Du coup, je suis assez irrégulière dans mes pratiques.
« Pourtant ces sports me correspondent parce que je souhaite soigner mon corps et non me défouler comme ce fut le cas avec le basket. »
Où pratiques-tu ton sport et quel est ton spot favori ?
Je pratique le Hatha yoga dans un studio sur Paris et chez moi. Pour la natation je vais à la piscine municipale d’Ermont (95).
Qu’est-ce que t’apporte le sport au quotidien ?
Le yoga me permet de trouver un équilibre. Je ressens un bien fou quand je sors de ma séance, cela m’apaise.
La natation a un effet positif sur mon dos, cela me permet de soigner mon corps avant tout.
Le sport a-t-il changé la vision que tu avais de toi et ta vision du sport en elle-même ?
Ma vision du sport a complètement changé. Quand je pratiquais le basket, ce devait être cardio, je devais suer, je devais me donner et parfois souffrir. Le basket faisait partie de ma construction en tant qu’individu et de mon lien social. Je n’avais pas de notion de bien-être. Avec mes blessures je me suis rendue compte de l’impact qu’avait le sport sur mon corps et qu’il pouvait aussi devenir un moyen de se soigner.
Avec le yoga et la natation, je me fais du bien physiquement et mentalement. Mon but est d’être apaisée, de soigner mon corps et mon esprit et, potentiellement, de me remuscler.
« Je me suis réconcilié avec le sport grâce au yoga. »
Je l’ai choisi pour des raisons précises et j’ai accepté que mon ressenti ne soit pas le même que lorsque je pratiquais le basket.
Quels ont été ton meilleur et ton pire moment sportif ?
Mon meilleur moment sportif, c’est quand mon équipe de basket est devenue championne départementale. Cette année-là nous avons gagné tous nos matchs et c’était une sensation exceptionnelle.
Mon pire moment sportif, c’était la luxation de rotule la deuxième fois au basket. Le fait de ressentir et de voir la déception de mes co-équipières et, bien entendu, mon propre sentiment d’échec.
Quel est ton prochain objectif ?
J’aimerais que le yoga fasse partie de ma vie de façon régulière et pour le plaisir.
En tant que femme a-t-il été plus ou moins difficile de commencer (et d’exercer) une activité physique par rapport à tes barrières, la société, le regard des autres ?
Non. Je n’étais pas réceptive à ces questions-là, étant enfant. Et je n’ai pas rencontré de difficultés à faire du sport. En revanche, en tant qu’adolescente, je devais prouver que j’étais capable aux yeux des garçons pour pouvoir jouer avec eux. C’était une fierté que de pouvoir leur montrer que j’étais aussi, voire meilleure, qu’eux au basket.
Quel message pourrais-tu livrer aux femmes et aux jeunes filles ayant envie de faire du sport mais n’osant pas ou aux femmes qui se persuadent que le sport n’est pas fait pour elles ?
Le sport te permet de t’évader mais c’est aussi un lien social. Tu peux t’épanouir et être toi-même en pratiquant une activité physique. Tu ne portes plus de masque, c’est un truc personnel. On peut le partager ou pas.
« Le sport te permet d’être maître de ce que tu fais et de qui tu es. »
Tu peux être libre de ressentir ce que tu souhaites, de la douleur, du plaisir, du bien-être… C’est un ensemble de points positifs qui peuvent améliorer ta vie personnelle, ton physique, ton mental.
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