Lilia m’a été présentée par Clivia via Facebook. J’étais curieuse de la rencontrer parce qu’elle pratique un sport peu commun : la pole dance. Je n’ai pas été déçue, cette femme a un potentiel de malade, elle dégage une stabilité à toute épreuve et elle n’a que 23 ans. Comment en est-elle arrivée là ? Let’s Go Girl !
Quel(s) sport(s) pratiques-tu ? Et à quelle fréquence ?
Ma discipline de prédilection est la pole dance, je me suis créée un planning d’entraînement au fil des années et de l’évolution de ma pratique sportive. Je dédie deux entraînements par semaine à la pole.
C’est une activité qui demande de la force, de la souplesse ainsi que de l’endurance, c’est pourquoi je complète mes entraînements « sur la barre » avec des entraînements cardio, du conditionning, du stretch.
En bref, je m’entraîne 5 à 6 jours par semaine, à raison d’1h à 2h30 par jour. Ça peut sembler intense, mais je suis très à l’écoute de mon corps. Je fais en sorte de conserver une journée « off », histoire de bien récupérer.
Quand as-tu commencé le sport et quelles étaient les raisons à l’époque ?
Petite, j’étais très sportive. J’ai fait de la gymnastique mais bien que ça ait été ma grande passion, j’ai arrêté à mon entrée au collège, par manque de temps et suite à une blessure. J’ai également pratiqué le tennis pendant de nombreuses années, mais c’était plus un hobby qu’une passion.
Au lycée, je me contentais des heures d’EPS obligatoires et pendant mes deux premières années post bac, ça a été une véritable traversée du désert niveau sportif. Aucune activité, ma condition physique était au plus bas et je ne me reconnaissais plus. Après l’obtention de mon DUT, j’ai ressenti le besoin de prendre du temps pour moi.
« J’avais besoin d’un challenge me permettant de ré-apprivoiser mon corps. »
Un beau jour, en me baladant sur YouTube, je suis tombée sur une vidéo de Felix Cane (Miss Pole Dance Australia, deux fois championne du monde. Une légende vivante !) et j’ai été hypnotisée par sa grâce. Je me suis mise à faire des recherches et j’ai découvert qu’il existait des cours.
Quelques temps plus tard, un studio a ouvert à proximité de chez moi. C’est ainsi qu’en mai 2014, je me suis retrouvée à mon tout premier cours. J’ai bien galeré, je me souviens même avoir eu des courbatures dans les bras avant la fin, mais ça a été le coup de foudre immédiat. C’était fun et physique à la fois, pile ce dont j’avais besoin.
Après un an de pratique, je me suis mise à compléter mon cours de pole hebdomadaire avec du renforcement musculaire, du cardio puis du stretch, jusqu’à en arriver à mon planning actuel.
Où pratiques-tu ton sport et quel est ton spot favori ?
Pour la pole, je m’entraîne au sein du studio où je donne également des cours, mais il y en a partout en France (et aux quatre coins du monde, pas d’excuses pour ne pas essayer).
Pour le conditionning, le cardio, le stretch, je fréquente une salle de sport. Sinon, quand je manque de temps ou qu’il n’y a pas de salle à dispo, je m’entraîne dans mon salon.
Qu’est-ce que t’apporte le sport au quotidien ?
Tellement de choses. C’est un moment pendant lequel j’essaie de faire le vide et de me retrouver… C’est aussi une source de bien-être et de sérénité indispensable à mon quotidien. C’est mon équilibre !
Le sport me permet de développer une confiance en moi physique et mentale.
« J’ai pris conscience de mon corps et de ma capacité à réussir. »
Le sport a-t-il changé la vision que tu avais de toi et ta vision du sport en elle-même ?
La pôle a été une thérapie. Avant de me remettre au sport, je manquais énormément de confiance en moi, je n’osais pas m’affirmer, je doutais de mes capacités et je ne me sentais pas bien dans ma peau.
La pole m’a permis de surpasser tout ça et de me libérer. À travers cette discipline, j’ai appris à m’aimer. J’ai pris conscience de mes capacités et j’ai enfin pu me réconcilier avec mon corps.
« L’aspect artistique me permet de m’exprimer, c’est mon exutoire. »
Je me suis rendue compte que tous les corps n’étaient pas parfaits. Je ne m’entraîne pas seulement pour l’aspect physique de mon corps mais surtout pour sa capacité à faire, pour une performance ou un objectif que je me suis fixé.
Pour ce qui est de ma vision du sport, avant je détestais souffrir physiquement, alors qu’avec la pole, j’adore l’effort. Mes entraînements ne sont pas une contrainte, ils sont ludiques. Le sport aujourd’hui est synonyme de détente et de fun avant tout.
Quels ont été ton meilleur et ton pire moment sportif ?
De tous mes souvenirs polesques, je crois que mon plus beau remonte à l’époque de mon premier « V » (une figure de base, permettant de s’inverser sur la barre). Certains y arrivent du premier coup, mais ça n’a pas été le cas pour moi. J’ai mis huit mois à savoir le faire correctement. À partir de ce jour, j’ai compris qu’avec du travail et de la patience, tout était possible.
Mon pire moment fut une grosse blessure à l’ischios qui a mis plusieurs mois à cicatriser. J’ai du laisser ma jambe au repos, ça a été assez éprouvant nerveusement. J’étais impatiente de pouvoir reprendre ma « routine ».
Mais je suis du genre à préférer voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide, alors pendant cette période, j’en ai profité pour travailler le haut du corps à fond et ça m’a permis de gagner en force.
Quel est ton prochain objectif ?
J’ai envie de continuer sur ma lancée, de prendre toujours autant de plaisir dans ma pratique.
En tant que femme a-t-il été plus ou moins difficile de commencer (et d’exercer) une activité physique par rapport à tes barrières, la société, le regard des autres ?
Pas vraiment. Lorsque j’ai débuté la pole, cette discipline commençait tout juste à se démocratiser. À l’époque, il m’est arrivé d’avoir quelques réflexions négatives dont je n’ai absolument pas tenu compte.
La plupart du temps, les gens sont impressionnés voire admiratifs, on me complimente souvent sur ma grâce, ma force et ma souplesse. Je passe un peu pour un OVNI à la salle de sport, certains sont intrigués par mes entraînements. Il arrive qu’on me pose des questions, mais je trouve toujours ça bienveillant et bon enfant, c’est une certaine forme de curiosité.
Quel message pourrais-tu livrer aux femmes et aux jeunes filles ayant envie de faire du sport mais n’osant pas ou aux femmes qui se persuadent que le sport n’est pas fait pour elles ?
Je leur dirai tout simplement de ne pas se comparer aux autres, de suivre leurs envies et de ne pas hésiter à s’entourer de coachs compétents pour les booster, leur apprendre les bases si besoin et leur permettre de prendre conscience de leur potentiel.