Jackie vit à Poitiers et elle m’a accueillie chez elle pour l’interviewer. Voilà un an qu’elle est devenue mère et elle continue la course à pied en impliquant son fils avec la poussette, elle a d’ailleurs un blog : la smoukinette panda. Elle explique comment combiner son nouveau statut de maman avec son sport. Let’s Go Girl !
Quel(s) sport(s) pratiques-tu ? Et à quelle fréquence ?
Je pratique le triathlon donc la course à pied, la natation et le cyclisme. Depuis ma reprise post grossesse, je me suis fixée une séance de natation, une de vélo et trois de running par semaine. Avec l’arrivée d’un bébé, il est difficile de trouver du temps comme avant (en ce moment je ne fais pas beaucoup de piscine). Mes séances se font au jour le jour suivant le rythme de mon fils et surtout les horaires de disponibilité du papa.
Je pratique également du renforcement musculaire pour garder une bonne posture et ne pas me blesser.
Quand as-tu commencé le sport et quelles étaient les raisons à l’époque ?
J’ai débuté le sport très jeune, vers 6 ans, avec le basket parce que ma mère faisait partie du comité du club. Je n’aimais pas ce sport, j’étais archi nulle.
Puis nous avons déménagé et j’ai choisi de faire de la gymnastique parce que j’avais vu ce sport à la télévision pour les Jeux Olympiques. Je trouvais que ce sport était beau esthétiquement, j’y allais par plaisir.
Adolescente, j’ai changé pour faire de la natation synchronisée, toujours pour le côté chorégraphique et la précision. Une fois arrivée au lycée qui était loin du domicile de mes parents, j’ai arrêté le sport. Et les années sont passées…
À 24 ans, je m’y suis remise dans le but de perdre du poids avec du renforcement musculaire. Une fois que je me suis sentie mieux, j’ai chaussé mes baskets avec mon mari qui me demandait très souvent de l’accompagner. J’ai enfilé un vieux jogging, des baskets pas adaptées et un sweat hyper large pour me cacher. Et j’ai couru avec lui jusqu’à en cracher mes poumons au bout de cinq minutes !
Quelques mois plus tard, j’ai sauté le pas de m’inscrire à ma première course : 5 kilomètres… Puis le reste a suivi. J’ai enchaîné les courses, j’ai ouvert un blog et créé des comptes sur les réseaux sociaux. Un super moyen pour partager au maximum une passion avec une réelle communauté et un élan de motivation quotidien. C’est comme ça que je me suis retrouvée sur 42,195 kms ou encore un triathlon format M qui ont bouclé en beauté mon année 2016. Surtout, j’étais arrivée à une période critique où je prenais plus de plaisir à pratiquer le sport.
Une petite pause s’est imposée en novembre 2016 pour mener à bien ma grossesse. Un électrochoc qui m’a beaucoup déprimé durant des longues journées. Je ne m’étais pas du tout projetée à arrêter si brutalement mon activité physique. Les kilos se sont logés en peu de temps, j’étais malade quotidiennement. Bref, une grossesse interminable pour l’une des plus belles choses de ma vie : mon fils.
Après mon accouchement, j’ai repris doucement l’activité physique malgré une forte fatigue. Les débuts avec mon fils furent difficiles. En voyant que je n’arrivais pas à récupérer, j’ai décidé de prendre le temps de me reposer pour profiter pleinement des moments magiques. Et puis, j’ai repris en douceur la course à pied sans me mettre la pression. J’ai chaussé mes baskets quand je l’ai senti. Tout doucement, je suis revenue avec des objectifs plein la tête.
En décembre dernier, nous avons déménagé de la région parisienne pour retrouver la province. J’ai pu reprendre un très bon rythme hebdomadaire grâce à notre nouveau rythme de vie. Je me suis beaucoup détachée des réseaux sociaux pour avancer sereinement, ne plus me comparer et faire mon sport pour moi. Une préparation d’un triathlon format S avec celle d’un semi-marathon avec mon fils dans sa poussette. Je pratique avant tout avec plaisir et non plus par contrainte ou pour perdre du poids.
Je n’ai effectué aucun régime, aucune restriction, mes 25 kilos sont partis petit à petit sur 12 mois. Je peux vous dire que je suis heureuse d’avoir fait confiance à mon corps. Il a su reprendre une hygiène de vie naturellement.
Aujourd’hui, je ne pratique plus le sport pour maigrir mais pour me dépasser.
Où pratiques-tu ton sport et quel est ton spot favori ?
Je pratique mon sport aux alentours de mon domicile à Poitiers ou chez moi. La course à pied reste mon gros coup de cœur pour plusieurs raisons : je peux pratiquer n’importe où sans une grosse organisation en amont. Mais surtout, je ne la pratique pas toute seule donc ça me permet de papoter tout en effectuant mon activité sportive.
Pour la natation, je vais dans une piscine pas très loin où il y a peu de monde. Je déteste devoir doubler sans cesse les autres nageurs.
En ce qui concerne le renforcement musculaire, je le fais chez moi quand j’ai un peu de temps.
Qu’est-ce que t’apporte le sport au quotidien ?
La pratique du sport est le pilier de mon équilibre au quotidien. Je me sens libre, apaisée et fière du chemin parcouru.
Aujourd’hui, je ressens vraiment le besoin de pratiquer pour me décharger mentalement, ça me recadre, je fais le tri pour mieux m’organiser. Certes, quelques fois, je pratique avec Noan donc ce n’est pas un moment que pour moi. Mais j’aime aussi cette nouvelle façon de faire mon sport. Je me sens encore plus fière après une bonne sortie de fractionné avec mon fils dans sa poussette.
Le vélo m’a permis de découvrir la région.
Le sport a-t-il changé la vision que tu avais de toi et ta vision du sport en elle-même ?
Oui car j’ai réalisé tellement de belles choses en six ans de pratique. Qui aurait pu croire que j’allais faire deux marathons ou encore un triathlon.
« Je me suis surpassée, j’ai persévéré et surtout j’y ai cru. J’ai bien plus confiance en moi, je me donne les moyens de parvenir à mes objectifs. »
Avant de débuter la course à pied, je me sentais grosse et je voulais perdre du poids. Puis j’en suis venue à compter le nombre de calories que j’ingurgitais, c’était devenu un enfer. En courant j’ai repris du poids et mon corps a changé. Depuis que je fais du sport, je me sens mieux au quotidien. J’ai beaucoup de mal à rester les fesses sur mon canapé.
Avant je ne comprenais pas le principe de courir. Puis j’ai couru avec mon mari et c’est devenu mon sport. Aujourd’hui, j’apprécie de courir seule autant qu’à plusieurs. J’ai eu une période ou je courrais derrière des chronos mais aujourd’hui je sélectionne mes défis, je ne m’impose plus de rythmes effrénés. Je m’écoute et je choisis de faire du sport par plaisir.
Quels ont été ton meilleur et ton pire moment sportif ?
Mon meilleur moment sportif est le triathlon de Paris qui fut un réel coup de cœur autant pour la préparation que la course en elle-même. Un challenge qui m’a poussé dans mes retranchements, comme nager en eau libre. J’étais tellement fière de moi à la fin de cette course.
Le pire fut l’arrêt du sport durant la grossesse. J’ai très mal vécu ce moment qui me paraissait interminable.
Quel est ton prochain objectif ?
Cette année, j’ai fais le triathlon de la Vienne (format S) et puis, peu de temps après j’ai enchainé avec le semi-marathon du Futuroscope accompagné de mon fils dans sa poussette. Un beau cadeau de la fête des mères. J’ai adoré vivre cette aventure avec lui, c’était un souvenir génial. Du coup mon objectif est de trouver d’autres courses à faire avec lui.
En tant que femme a-t-il été plus ou moins difficile de commencer (et d’exercer) une activité physique par rapport à tes barrières, la société, le regard des autres ?
Pendant longtemps, j’ai eu peur du regard d’autrui car c’est dans ma nature. C’est moi qui me mettait des bâtons dans les roues.
Quel message pourrais-tu livrer aux femmes et aux jeunes filles ayant envie de faire du sport mais n’osant pas ou aux femmes qui se persuadent que le sport n’est pas fait pour elles ?
Il suffit de chausser ses baskets, et hop, tu vas vite devenir addict. Une fois dans ta lancée, tu vas t’épanouir, respirer, te libérer en oubliant l’effort. Aucune pression particulière, il suffit juste de se faire plaisir en s’écoutant.
Très bel article, inspirant!