Dans ma folle jeunesse, j’ai pratiqué le ndombolo et le coupé décalé pendant cinq ans avec Maïmouna. Entre temps, Maïmouna a développé la Booty Therapy et propose des cours à Berlin, mais aussi à Paris, Marseille et Toulouse (par ses instructrices de Booty Therapy), elle vous raconte pourquoi elle danse, croyez-moi c’est du lourd. Let’s Go Girl !
Quel(s) sport(s) pratiques-tu ? Et à quelle fréquence ?
Je pratique la Booty Therapy entre 5 et 10 heures par semaine. La Booty Therapy est un concept que j’ai développé sous forme de cours de danse. C’est le fait de bouger ses fesses pour assumer sa féminité, libérer les tensions, les traumatismes ou les frustrations, c’est inspiré des danses afro urbaines (coupé décalé, ndombolo, ragga dancehall…)
Je fais aussi des entraînements sur mesure de Workout de 10 à 15 minutes presque tous les jours.
Quand as-tu commencé le sport et quelles étaient les raisons à l’époque ?
J’ai toujours aimé le sport, depuis enfant. Je dansais énormément dans ma chambre, c’était un moyen de m’exprimer.
Au collège, j’ai pu pratiquer plein de sports (volley, basket, handball, athlétisme) avec l’UNSS (Union National du Sport Scolaire). À l’époque, j’aimais la façon de communiquer sur le terrain, qui était autre que le langage verbal dans lequel je ne me sentais pas à l’aise. J’étais timide et je n’avais pas confiance en ma façon de m’exprimer oralement. De plus, le fait que chaque personne soit importante dans une équipe sportive me permettaient d’avoir ma place et d’avoir un rôle à jouer.
À 14 ans, je commence des cours de danse moderne jazz. Puis un chanteur (avec un style à la Koffi Olomide) me propose de faire des chorégraphies, je découvre les danses congolaises, je prends une claque (identitaire, émotive) ! À la fac, je pratique des cours de danses africaines et lors d’une improvisation je vis ma première transe. C’était à la fois fascinant, effrayant et jouissif. Ça a réveillé ma conviction que je voulais être prof de danse.
Des élèves de l’université m’ont demandé de leur donner des cours, suite à une prestation que j’avais fais à une soirée. J’ai aussi proposé des cours de danse en tant qu’animatrice au sein du Service municipal de la jeunesse en banlieue. J’ai décidé de faire le tour des écoles de Paris pour proposer mes cours et je n’ai jamais arrêté.
Pour ce qui est des exercices de workout , j’ai commencé depuis peu de temps pour me muscler et renforcer mon corps.
Où pratiques-tu ton sport et quel est ton spot favori ?
Mes cours de danse sont au Centre de Danse du Marais le mercredi soir et au Carreau du Temple le mardi soir. Mais je danse aussi dans la rue ou à la maison.
Qu’est-ce que t’apporte le sport au quotidien ?
Quand je danse, j’existe. Au travers de ma danse, je me libère, je m’exprime, je vis. Çe me permet de me recentrer, de réunir mon corps et mon esprit, je me sens sereine.
« La danse me permet d’être moi-même. »
Les workout me permettent de définir mes priorités, et surtout de réveiller mon corps et mon esprit.
Le sport a-t-il changé la vision que tu avais de toi et ta vision du sport en elle-même ?
J’avais 4 ans la première fois que j’ai voulu dansé. Je ressentais un plaisir immense en regardant les Claudettes ou les petits rats de l’Opéra. Plus j’avance dans ma vie et plus je développe des sensations au travers de la danse. Je sais que la danse est puissante et qu’elle m’apporte beaucoup. Ma vision évolue chaque jour, je me découvre chaque jour au travers de la danse.
Quels ont été ton meilleur et ton pire moment sportif ?
Dès que je teste quelque chose de nouveau et que je découvre ce que ça m’apporte, ça devient un meilleur souvenir.
Mon pire souvenir, c’est la blessure. Dès que je me blesse, c’est dur à vivre.
Quel est ton prochain objectif ?
Principalement, maintenir le tonus de mon corps. Et obtenir le grand écart facial.
En tant que femme a-t-il été plus ou moins difficile de commencer (et d’exercer) une activité physique par rapport à tes barrières, la société, le regard des autres ?
Oui très difficile parce qu’apparemment, notre corps ne nous appartient pas et on n’a pas le droit de s’en servir comme on le ressent. J’ai eu beaucoup de critiques dans le fait d’utiliser mon bassin pour danser. Avec toutes les images vulgaires qu’il y a autour de cette belle partie du corps.
Il y a aussi mes tenues d’entraînements ou de show qui ont beaucoup été critiquées. Mais j’en fais une force en challengeant mes élèves à venir tester un cours en short en laissant toute la cellulite, la graisse, le gras, la peau, les muscles des cuisses respirer et s’exprimer.
Quel message pourrais-tu livrer aux femmes et aux jeunes filles ayant envie de faire du sport mais n’osant pas ou aux femmes qui se persuadent que le sport n’est pas fait pour elles ?
Fais ce qu’il te plaît et emmerde les autres.