Elsa est la créatrice de Toutes en Basket, l’athlétisme fait partie entièrement de sa vie. Depuis son enfance elle court, elle sprinte plus particulièrement. Mais aujourd’hui, elle est en plein changement sportif. Let’s Go Girlz !
Quel(s) sport(s) pratiques-tu ? Et à quelle fréquence ?
Je pratique l’athlétisme depuis presque toujours, je faisais du sprint (100 mètres) jusqu’en 2017 et maintenant je fais du demi-fond (qui est un travail d’endurance). Je cours environ 3 à 4 fois par semaine. Je fais aussi de la préparation physique (renforcement musculaire, haltérophilie) 1 à 2 fois par semaine. À partir de septembre, je reprends en club, mon entraînement va donc légèrement changer.
Quand as-tu commencé le sport et quelles étaient les raisons à l’époque ?
J’ai commencé le sport avec la danse vers l’âge de 4 ans, j’ai de bons souvenirs des galas de fin d’année.
À 6 ans, je suis à la télévision les championnats d’Europe d’athlétisme, j’adore ça. Je me rends compte qu’à l’école je cours plus vite que les garçons, du coup je m’inscris en club d’athlétisme et j’arrête la danse.
Jusqu’à 12 ans, on fait de tout en athlétisme (cross, marteau, saut, etc.) et vers l’âge de 14 ans, je choisis le sprint parce que je me sentais à l’aise et que j’aimais toutes les sensations liées à cette distance. Les coachs m’ont poussée à la compétition, pendant mon lycée jusqu’à participer aux championnats de France, je faisais attention à mon alimentation, je ne ratais aucun entraînement, j’avais un plan à suivre. Mes chronos étaient bons, j’étais vraiment à fond dans le sprint jusqu’à ma fracture à l’âge de 21 ans. J’ai du arrêter pour me soigner et j’ai eu la chance de pouvoir rentrer au pôle espoir d’Eaubonne.
J’y suis restée deux ans, et aujourd’hui je veux sortir de ma zone de confort, j’ai choisi de me diriger vers le demi-fond qui est moins contraignant que le sprint mais aussi et surtout pour me dépasser, me challenger.
« Je cherche aussi plus de plaisir dans ma pratique et je cherche à me découvrir au travers de cette nouvelle pratique. »
Où pratiques-tu ton sport et quel est ton spot favori ?
Je cours principalement autour de chez moi, dans le Val d’Oise, dans la forêt de Montmorency, par exemple, ou sur piste.
Mes spots favoris sont en Corse : plages, chemins, montagne…Il y a les meilleurs spots pour en prendre pleins les yeux en se dépassant !
Qu’est-ce que t’apporte le sport au quotidien ?
La course à pied fait partie de moi depuis toujours, j’ai été habituée à vivre avec le sport. J’ai besoin du sport pour me sentir bien. Dans les grandes étapes de ma vie, le sport est un soutien, c’est comme un médicament.
Après ma séance, je me sens plus créative, plus zen et reposée. Je suis quelqu’un d’angoissée et le sport vide mes anxiétés, il m’apporte un bien-être. C’est est une grande part de mon identité. D’ailleurs pendant ma blessure j’ai crée « Toutes en basket » parce que je voulais travailler dans le milieu sportif. Ce qui est le cas aujourd’hui.
« Quand je cours, je me sens bien, je me sens moi. Le sport est le fil conducteur de ma vie finalement, il est là dans les bons comme dans les mauvais moments. »
Le sport a-t-il changé la vision que tu avais de toi et ta vision du sport en elle-même ?
Les valeurs du sport sont en moi (l’esprit d’équipe, le respect, la solidarité, l’écoute, etc.), mais ma vision du sport a évolué pendant toutes mes années d’athlétisme.
Je suis passée par des étapes difficiles, j’ai vécu dans certains clubs la compétition négative avec des comparaisons de performances entre athlètes, j’étais un robot et je pratiquais par habitude. J’étais dans un moule. Alors qu’aujourd’hui je cours pour moi, pour mon plaisir, dans une ambiance bienveillante et solidaire. Je m’écoute énormément, chose que je ne faisais pas du tout en compétition.
Je pense que le sport m’a rendue beaucoup plus forte face aux épreuves. Je prends plus de recul sur les situations, j’ai appris à réfléchir, à rebondir et à ne rien lâcher quand je crois en quelque chose. J’ai plus confiance en moi, et j’ai appris énormément sur moi au travers du sport.
Quels ont été ton meilleur et ton pire moment sportif ?
Mon meilleur souvenir c’est ma médaille aux championnats de France au relais 4 x 100 mètres en 2012 en junior. Des sensations de folie, des chronos parfaits, c’est vraiment un souvenir mémorable.
Mon pire souvenir reste ma fracture, la chute a été difficile à vivre, j’étais vraiment dans le fond du trou. Et pourtant grâce à elle j’ai fait de belles choses, j’ai changé de vision et je suis devenue celle que je suis aujourd’hui.
Quel est ton prochain objectif ?
Réussir à m’investir dans le demi-fond sans être trop stressée. Je fais mon premier 10 kms bientôt à Lille et je souhaite le terminer sereinement.
En tant que femme a-t-il été plus ou moins difficile de commencer (et d’exercer) une activité physique par rapport à tes barrières, la société, le regard des autres ?
Non, si ce n’est de la vigilance. Quand je pars courir seule, je fais attention à ma tenue, à mon parcours par crainte d’une mauvaise rencontre. Tandis qu’en Corse, ma région d’origine, je n’ai aucune barrière vis-à-vis de ça. Je fais ce que je veux sans y réfléchir.
Quel message pourrais-tu livrer aux femmes et aux jeunes filles ayant envie de faire du sport mais n’osant pas ou aux femmes qui se persuadent que le sport n’est pas fait pour elles ?
Essayez, on se surprend à aimer le sport, à aller plus loin, à se surpasser. On se prend vite au jeu du sport, ça peut même devenir indispensable. Testez, n’hésitez pas, car le sport peut vous révéler.