Camille a commencé le sport très jeune, il est inscrit en elle. Mais c’est seulement adulte qu’elle a su quel sport lui plaisait et pourquoi. Après avoir vécu à Paris, travaillé pour Adidas au sein des Boost et crée son blog (Mange tes légumes), elle a (re)découvert les joies du vélo et la vie en bord de mer. Let’s Go Girl !
Quel(s) sport(s) pratiques-tu ? Et à quelle fréquence ?
Je fais du vélo de route, plusieurs fois par semaine en intérieur avec un home trainer et l’installation Zwift (quand je n’ai pas le temps de sortir), ce qui me permet de travailler ma puissance et ma cadence et le week-end je sors sur route en groupe. Je fais aussi du surf et du ski.
Quand as-tu commencé le sport et quelles étaient les raisons à l’époque ?
J’ai l’impression d’avoir toujours fait du sport. J’ai été élevée par des sportifs donc d’aussi loin que je me souvienne, je n’ai jamais eu besoin de raison de faire du sport, ça m’est toujours venu naturellement. J’ai appris à skier vers 2 ou 3 ans et juste après à faire du vélo. J’adorais ça, c’était mes premiers instants de liberté. Puis j’ai fait de la danse classique, dont je ne garde pas un souvenir extraordinaire. Après un déménagement, j’ai choisi de faire de l’équitation parce que j’aimais (et j’aime toujours) beaucoup les animaux. Malgré les nombreuses chutes, j’ai apprécié ce sport. Après le bac, j’ai arrêté toute mes pratiques par rapport à mes études et à un problème de genoux.
Je suis partie vivre à Bordeaux et j’ai testé des cours en salle mais je n’accrochais pas. Le sport en intérieur ne me convenait pas. En arrivant à Paris vers 23 ans, je m’inscris au Club Med Gym principalement pour les machines. Mais n’ayant pas la technique je ne voyais pas vraiment de progression. Puis j’entends parler de la première salle de CrossFit qui ouvre sur Paris, je m’y inscris et je prends une claque dès la première session. J’en ai fait pendant 3 ans, ce sport m’a permis de tenir pendant des années de travail assez difficiles.
À l’époque, je faisais un peu de course à pied, Adidas a crée la Boost Battle Run et j’ai commencé à me lancer dans cette belle aventure. La course à pied m’a aidé à aller mieux, à réfléchir dans une période douloureuse personnelle. C’était thérapeutique. J’ai fait des triathlons et après avoir résolu mes problèmes, j’ai arrêté la course à pied pour me concentrée sur le vélo à 100%.
Ce que j’aime dans le vélo, c’est que le groupe me fait progresser et me sécurise. L’aspect technique est très important pour moi aussi. Mais c’est avant tout ce sentiment de liberté et de capacité qui me fait vibrer.
Où pratiques-tu ton sport et quel est ton spot favori ?
J’aime bien rouler dans les cols du Pays Basque autour de chez moi, surfer à Hendaye et skier dans les Alpes à St Gervais.
Qu’est-ce que t’apporte le sport au quotidien ?
L’équilibre et une bonne santé mentale. L’aspect social du sport est quelque chose qui me plaît énormément. Raison pour laquelle je fais du vélo en groupe. J’aime discuter, partager un moment avec d’autres personnes. Seule, je me pousse moins en terme de performance. J’essaye d’être à mon meilleur niveau, et pour cela, je dois être bien préparée. Du coup, j’ai besoin de la motivation du groupe et de rouler avec des personnes plus fortes que moi pour évoluer.
Quand je fais du vélo, je suis au contact de la nature, des paysages, je voyage très loin juste avec mes jambes. Du coup ça remet tout en place, ça me donne confiance.
« Après chaque sortie, je sens que tout va bien se passer, que tout est possible. »
Le sport a-t-il changé la vision que tu avais de toi et ta vision du sport en elle-même ?
Faire du sport m’a donné confiance en moi et m’a appris à apprécier mon corps pour ce qu’il était capable de faire. Ma vision a évolué dans le sens où je suis aujourd’hui plutôt dans une approche plaisir et que je ne cherche plus la performance.
Le sport a changé qui je suis. Il a joué une place importante notamment dans mes choix de vies. Le sport fait partie de mon identité, et il m’a permis d’analyser pas mal de choses sur moi. Grâce au sport, je suis devenue indépendante, j’ai appris à me connaître.
Quels ont été ton meilleur et ton pire moment sportif ?
Le meilleur : probablement avoir terminé mon premier triathlon à Paris il y a quelques années. Je ne savais vraiment pas si j’étais capable de nager 1.5 kms, je sortais d’histoires personnelles compliquées et avoir réussi à finir m’a vraiment redonné confiance en moi.
Le pire : une sombre histoire de médaille loupée sur un Super Géant en ski, où j’ai éclaté ensuite mes skis dans la ferme où on habitait. Je me suis enfermée pendant 24 heures dans ma chambre sans parler à personne. Je trouvais ça injuste, j’étais appliquée, j’avais suivi tous les entraînements et pour une histoire de centième, j’avais perdu.
Quel est ton prochain objectif ?
Le grand Paris-Roubaix l’an prochain ! Continuer de progresser.
En tant que femme a-t-il été plus ou moins difficile de commencer (et d’exercer) une activité physique par rapport à tes barrières, la société, le regard des autres ?
Difficile de répondre vu que je n’ai jamais été un homme. Personnellement, dans le sport, j’ai souvent retrouvé beaucoup de bienveillance de la part des mecs bien qu’il y ait aussi parfois un certain paternalisme qui me rend folle. Toutefois, dans le vélo je vois bien une différence dans l’approche entre les hommes et les femmes. Quand j’ai commencé à rouler je faisais partie du Paris Women’s Cycling Club, un groupe de filles. Il y avait un esprit de camaraderie, de communauté. Si une fille avait un problème on l’attendait, si c’était ta première sortie, on t’aidera, etc. C’est bienveillant et très doux. C’est aussi ce qui m’a fait adorer le vélo. En roulant avec des garçons, je me suis rendue compte qu’ils étaient bien plus compétitifs, ils roulent sans trop faire attention aux autres, j’ai même parfois subi des sorties. Ce qui m’a permis de me rendre compte qu’il faut choisir les gens (hommes ou femmes) avec qui partager ce moment, pour évoluer et passer un bon moment.
Quel message pourrais-tu livrer aux femmes et aux jeunes filles ayant envie de faire du sport mais n’osant pas ou aux femmes qui se persuadent que le sport n’est pas fait pour elles ?
Si tu as peur ou que tu n’oses pas, c’est probablement que tu as vraiment besoin de le faire. Et ce sentiment de fierté que tu ressens quand tu accompliras ton objectif restera très longtemps avec toi, c’est promis.