Mathilde est la fondatrice de la Sine Qua Non Run, une course qui lutte contre les violences sexistes et sexuelles faites aux femmes. C’est au travers du sport que Mathilde trouve son équilibre. Let’s Go Girl !
Quel(s) sport(s) pratiques-tu ? Et à quelle fréquence ?
J’alterne les sports en fonction de mon agenda et de mon état de stress ou de fatigue. Du yoga, de la course, de la natation. J’essaye de faire 5 sessions par semaine.
Quand as-tu commencé le sport et quelles étaient les raisons à l’époque ?
Petite je faisais de la danse classique. J’aimais beaucoup, je prenais du plaisir à me concentrer, à évoluer. J’aimais l’élégance, la gestuelle, être en accord avec la musique et l’effet de groupe (qui donne une cohérence à un ensemble).
J’arrête complètement le sport à l’adolescence, puis je reprend avec du badminton en classe préparatoire pour décompresser. Pendant deux ans, je découvre le sport pour déstresser, je me dépensais physiquement pour atteindre un bien-être.
En arrivant à Paris, et en commençant ma vie professionnelle, je m’inscris en salle de sport toujours dans l’esprit de me décompresser. Puis je déménage à Montreal et je découvre le yoga. Contrairement à ce que je pensais c’est vraiment physique et rigoureux et j’adore. Je commence à courir dans des lieux magnifiques. Je découvre que je suis capable de courir plus longtemps, puis plus vite, et de nouvelles sensations physiques apparaissent. Je vais au bout de ce que je peux faire physiquement et ça me booste.
Où pratiques-tu ton sport et quel est ton spot favori ?
Je vis entre deux continents et deux villes. À Montréal, je suis inscrite dans un studio de yoga qui vient d’ouvrir un Paris Modo Yoga. Je cours aussi au bord de canal.
À Paris j’aime aller chez Bromance Paname. Leur cours sont diversifiés avec des profs très attentifs, en petit groupe. L’endroit est vraiment cosy, agréable. On s’y sent bien.
Qu’est-ce que t’apporte le sport au quotidien ?
Je cours pour me vider la tête, évacuer le stress et les mauvaises tensions. C’est aussi une façon de me sentir bien après. J’apprends beaucoup sur mon corps, ça m’a permis de me réconcilier avec, et de mieux appréhender ma féminité.
La natation m’apaise, je suis dans ma bulle. Cela me permet d’être sereine au quotidien.
Le yoga me permet de prendre le temps de soigner mon corps. Je l’écoute, je prends conscience de mon corps au travers de ma respiration et des postures. Le yoga m’équilibre.
Le sport a-t-il changé la vision que tu avais de toi et ta vision du sport en elle-même ?
Complètement. Dans ma famille, nous sommes quatre soeurs. Petite j’étais la seule non sportive. Mes parents emmenaient et suivaient mes sœurs en compétition… Je m’étais fâchée avec le sport trop présent dans ma famille et avais fait un rejet du sport. Étudiante j’ai enfin découvert ses bienfaits à la fois sur le plan moral et physique. Aujourd’hui je fais du sport par envie, c’est mon choix, et il fait partie de ma vie. J’aurais du mal à m’en passer, sachant tout ce que le sport m’apporte.
Pour moi le sport a une notion de performance, de résultat. Et le sport que je pratique pour le moment n’a pas ces objectifs. Du coup, aujourd’hui je n’ai pas l’impression pas d’être une sportive. Mais j’évolue mentalement pour croire en moi et ma sportive attitude.
Quels ont été ton meilleur et ton pire moment sportif ?
Chaque moment sportif est un bon moment. Le fait de finir une séance et d’en être satisfaite c’est un moment extraordinaire.
Je n’ai pas vraiment de pire moment sportif. Avoir une activité sportive ce n’est que du plus. On en
ressort toujours quelque chose
Quel est ton prochain objectif ?
Avoir 1 000 participants qui partagent leurs foulées pour une redéfinition des rapports entre homme et femme lors de la Sine Qua Non Run.
En tant que femme a-t-il été plus ou moins difficile de commencer (et d’exercer) une activité physique par rapport à tes barrières, la société, le regard des autres ?
Non je n’ai pas ressenti dans ma pratique ce sentiment car je ne voulais pas le ressentir.
Je pense que c’est par l’action que l’on peut faire changer et évoluer les choses et justement en ne reproduisant plus ces schémas.
Quel message pourrais-tu livrer aux femmes et aux jeunes filles ayant envie de faire du sport mais n’osant pas ou aux femmes qui se persuadent que le sport n’est pas fait pour elles ?
Les barrières sont justes celles que l’on s’impose. Seule l’envie doit être le moteur. Osez vous affirmer, et à vous écouter.