Laura a participé à la soirée « Ramène la cup à la maison » que nous avons organisé à l’occasion de la Coupe du monde de football en juin dernier. Elle est fan de football, elle est belge et vit à Paris depuis 6 ans. Let’s Go Girlz !
Quel(s) sport(s) pratiques-tu ? Et à quelle fréquence ?
Pour l’instant, mon sport principal consiste à faire tous mes déplacements en vélo. Cela me fait environ 130 kms par semaine soit 8h de vélo dans Paris. Je vais aussi à la salle, 1 à 2 fois par semaine, pour faire du rameur. Et tout récemment j’ai pris ma licence de football dans un club !
Quand as-tu commencé le sport et quelles étaient les raisons à l’époque ?
J’ai toujours aimé regardé du sport à la télévision, mais celui qui me passionnait et me passionne toujours est le football. Je me suis inscrite dans un club à l’âge de 11 ans et à l’époque, j’étais la plus jeune et le plus petit gabarit de mon équipe, je jouais principalement en entraînement mais pas pendant les matchs. Malheureusement, j’ai arrêté assez rapidement.
À une époque, j’ai essayé de faire du sport chez moi pour maigrir, mais je ne prenais aucun plaisir. Du coup, cela n’a pas duré très longtemps.
J’ai commencé le sport sérieusement il y a 4 ans. Je venais de perdre pas mal de poids et je me sentais assez à l’aise dans mon corps pour bouger et le tonifier. Au début j’ai fait un peu de piscine, puis des cours de renforcement avant de me tourner vers la course à pied et la musculation. J’ai rechangé mes habitudes en fin d’année dernière suite à des soucis de santé. J’ai repris avec le vélo qui est devenu mon moyen de me déplacer au quotidien et en pratiquant le rameur, un sport assez complet et complémentaire avec du vélo.
Où pratiques-tu ton sport et quel est ton spot favori ?
Dans les rues de Paris, autant dire que ce n’est pas toujours évident avec les voitures. J’aime particulièrement rouler tôt le matin ou tard le soir quand il y a peu de circulation mais au final je n’ai que peu l’occasion de le faire à ces moments-là. Je pratique le rameur dans une salle de sport proche de chez moi.
Qu’est-ce que t’apporte le sport au quotidien ?
J’ai de gros problèmes d’hypothyroïdie. Le principal symptôme c’est que je suis fatiguée constamment. Le sport a été un super régulateur pour cela car il me permet de mieux gérer la fatigue et même parfois de me sentir un peu en forme… J’ai appris à m’écouter et je commence même à lâcher prise, et être indulgente envers moi-même.
Aujourd’hui, il fait partie de mon équilibre. Si je ne bouge pas, je ne me sens pas bien, même si avec ma thyroïde j’ai tout de même des limites et je dois parfois me forcer au repos.
Le sport a-t-il changé la vision que tu avais de toi et ta vision du sport en elle-même ?
J’ai toujours aimé le sport, j’ai toujours été admirative des sportifs et sportives, j’adorais l’idée du dépassement tout en me disant que je n’en étais pas capable. Le sport m’a appris que je pouvais me dépasser, et que se dépasser ce n’est pas forcément lié à la performance.
Cela me permet de gagner de la confiance en moi. D’abord en dépassant des limites que je pensais avoir, puis au final tout simplement à être mieux dans mon corps en bougeant tous les jours. Aujourd’hui, je prends soin de moi en faisant du sport, je cherche du plaisir au travers de mes différentes pratiques.
Quels ont été ton meilleur et ton pire moment sportif ?
Le meilleur c’est la course royale de Versailles en juin 2018. Elle fait 15 kms, c’est la plus longue course officielle que j’ai faite et j’en suis fière.
Le pire c’était quelques mois plus tard, quand ma santé et le moral n’étaient pas au mieux et que j’étais incapable de courir plus de 1,5 km sans m’arrêter pour respirer. J’ai dû faire une pause sportive nécessaire pour retrouver une meilleure santé.
Quel est ton prochain objectif ?
J’aimerais essayer de recourir. Quand je faisais du running, je courais entre 20 et 30 kms par semaine, ce sport m’a permis de me dépasser. Je ne sais pas si je peux à nouveau l’intégrer à mon programme sportif, j’attends que mon corps sois prêt. Sinon j’ai globalement arrêté de me donner des objectifs parce que j’ai tendance à me dévaloriser si je n’y arrive pas.
En tant que femme a-t-il été plus ou moins difficile de commencer (et d’exercer) une activité physique par rapport à tes barrières, la société, le regard des autres ?
Plus jeune, dans les cours d’écoles, les garçons ne me laissaient pas forcément jouer au football avec eux parce que j’étais une fille. J’ai un souvenir d’un cours de sport pendant lequel les filles jouaient au softball et les garçons au football, j’ai demandé à jouer avec les garçons, le prof a accepté sans sourciller. En revanche les garçons m’ont imposé d’être défenseure. Je mesure 1m50, cela n’a aucun interêt. J’ai eu beau leur expliquer, leur démontrer même, en marquant un but, ils n’envisageaient même pas la possibilité que j’aime ce sport, que je sois meilleure qu’eux et encore moins que j’aille sur le poste d’attaquante. Dans le milieu du football, il y a du sexisme mais cela ne m’a jamais empêché d’être passionnée de ce sport ou de le pratiquer. Je suis ravie de voir la médiatisation du football pratiquée par les femmes avec la Coupe du monde, j’espère que les clubs vont suivre derrière.
En revanche je n’ai jamais ressenti de différence entre les femmes et les hommes en salle de sport, que ce soit pour faire du cardio ou de la muscu. De plus en plus de filles y vont, je n’ai plus cette impression de me sentir regardée par les autres, hommes ou femmes.
Quel message pourrais-tu livrer aux femmes et aux jeunes filles ayant envie de faire du sport mais n’osant pas ou aux femmes qui se persuadent que le sport n’est pas fait pour elles ?
Jusqu’à il y a 4 ans, je ne bougeais pas ou j’en faisais le moins possible. J’étais complexée, pas sûre de moi. Je ne vais pas mentir en disant que ces sentiments ont totalement disparu mais le sport m’a aidé énormément car je me suis rendue compte que j’étais capable de bien plus que ce que je pensais.
« Cela ne tient qu’à vous d’aller au-delà de vos limites, n’hésitez pas à oser les repousser ! »