Elodie pratique la pole dance et du cerceau aérien depuis ses 34 ans. Aujourd’hui, elle est la co-fondatrice d’une école de pole : le Wild Pole Studio. Elodie est une fan de rock, elle fume et participe à des compétitions. Qui a dit que le sport ne pouvait pas être rock’n roll ? Let’s Go Girlz !
Quel(s) sport(s) pratiques-tu ? Et à quelle fréquence ?
Je pratique la Pole Dance et le Cerceau aérien. Concernant la fréquence je donne une douzaine d’heures de cours par semaine et je m’entraîne environ 6 à 8 heures par semaine pour préparer mon programme et progresser sur mes objectifs personnels.
Quand as-tu commencé le sport et quelles étaient les raisons à l’époque ?
J’ai fait un peu de danse classique entre 6 et 11 ans mais je n’étais pas fan. Je trouvais les cours assez strictes et codifiés; lorsque j’ai été formée, la professeure m’a fait beaucoup de réflexions sur mon physique du coup, j’ai arrêté.
A partir de ce moment-là, je n’ai plus pratiqué de sport en club, n’étant pas une sportive dans l’âme. J’étais active au quotidien, j’ai fait du vélo, de la randonnée, parfois quelques cours de sport en salle, mais rien de concluant jusqu’à ma trentaine. Le sport ne me manquait pas dans mon quotidien.
J’ai commencé les disciplines aériennes en 2013 à 34 ans. Je suis allée à mon premier cours de pole dance en pensant que ça serait le seul. Une amie pratiquait et pensait que ça me plairait. J’avais une heure à tuer pendant ma pause déjeuner et j’ai testé. J’ai tout de suite adoré ! Je me suis inscrite un an, j’ai participé à une compétition que j’ai gagné et je n’ai plus jamais arrêté, j’en ai même fait ma profession.
Où pratiques-tu ton sport et quel est ton spot favori ?
Je pratique et j’enseigne au sein de mon propre lieu, le Wild Pole Studio situé à Paris dans le 10ème arrondissement.
Qu’est-ce que t’apporte le sport au quotidien ?
Le sport m’aide à rester équilibrée et à me détendre. Dans les périodes difficiles, il me donne l’énergie dont j’ai besoin pour rester positive et en forme. Il me rend heureuse tout simplement. La pole dance demande des capacités physiques telles que la souplesse, l’endurance, la force, le gainage, la détermination, c’est un sport complet. J’aime prendre des cours pour le challenge et continuer de me surprendre en découvrant des capacités que je ne soupçonnais pas.
Le sport a-t-il changé la vision que tu avais de toi et ta vision du sport en elle-même ?
Dans ma famille j’étais l’intello de service, le sport ne faisait pas partie de mon identité. J’ai toujours su que le sport était bon pour la santé mais n’ayant jamais eu de souci à ce niveau-là, je ne me rendais pas compte de l’impact que le sport pouvait avoir dans une vie. C’était un sujet qui ne m’intéressait pas, je n’avais pas vraiment de vision sportive. Aujourd’hui, je conscientise le sport, chose que je ne faisais pas avant et je ne peux plus imaginer ma vie sans.
Avant de commencer la pole dance je n’aurais jamais cru qu’un jour, je serai capable de faire ce que je fais aujourd’hui. Être sportive pour moi, c’est pratiquer à un rythme régulier une activité physique et se donner tous les moyens pour exceller dans son sport. De ce fait, je ne m’identifie pas complètement comme sportive mais entièrement comme pole danceuse.
Quels ont été ton meilleur et ton pire moment sportif ?
Mon pire moment, c’était sur scène à la compétition Pole Sport Organization Europe en 2017 où j’ai raté mal mal de choses. C’est frustrant de consacrer des semaines à la préparation d’une compétition et d’avoir l’impression de ne pas être à la hauteur le jour J.
Des meilleurs moments j’en ai plein, c’est dur de choisir. Ma médaille d’or au Pole Sport Organization en Allemagne en 2019 en fait partie c’était la première fois que ma mère me voyait faire de la Pole, ce qui m’a émue.
Quel est ton prochain objectif ?
J’aimerais sortir de ma zone de confort et travailler des techniques qui ne sont pas mon fort, principalement les mouvements plus dynamiques. Je veux continuer la compétition et surtout m’amuser sur scène et dans ma pratique.
En tant que femme a-t-il été plus ou moins difficile de commencer (et d’exercer) une activité physique par rapport à tes barrières, la société, le regard des autres ?
Pas du tout. Je pense qu’à 34 ans on s’est déjà pas mal affranchi du regard des autres, c’était mon cas. Et j’ai aussi un environnement amical et familial très ouvert et respectueux de mes choix. Mais la pole dance reste un sport encore mal vu c’est vrai.
Je constate en tant qu’enseignante que les jeunes femmes ont intégré que leurs corps avaient une date de péremption. Comme si elles ne pouvaient pas commencer la Pole Dance à n’importe quel âge. Les jeunes sont beaucoup plus critiques vis-à-vis de leurs physiques, de leurs capacités etc.
J’ai déjà entendu des femmes dire qu’elles ne seraient jamais capables de pratiquer, qu’elles ne sont pas assez souples ou trop grosses, les femmes se mettent des limites physiques et mentales. C’est dommage car la Pole Dance est un sport d’empowerment, un sport ultra féministe. La pole pâtie d’une certaine image, il n’est assimilé qu’au streap-tease et est considéré comme un sport pour plaire aux mecs. Alors que c’est avant tout un sport qui donne confiance en soi, qui booste, qui te pousse à te dépasser. C’est un sport de sororité, on s’entraide en tant que femmes dans les cours, c’est très girl power !
Quel message pourrais-tu livrer aux femmes et aux jeunes filles ayant envie de faire du sport mais n’osant pas ou aux femmes qui se persuadent que le sport n’est pas fait pour elles ?
Trouve une activité qui rapporte de la joie, les bénéfices mentaux dont tout aussi important que les bienfaits physique qu’apporte le sport. On est toutes plus fortes que ce qu’on croit et le sport nous fait découvrir des ressources parfois insoupçonnés. J’adresse particulièrement un message aux femmes qui se sentent trop âgée pour commencer une nouvelle activité : osez ! C’est fou ce dont le corps est capable et ce à n’importe quel âge.