Saliha est auteure, elle porte ses projets avec force et le sport fait partie intégrante de son quotidien notamment pour avancer et dépasser ses limites. Comment le sport a-t-il pris une place aussi importante dans sa vie ? Let’s Go Girlz !
Quel(s) sport(s) pratiques-tu ? Et à quelle fréquence ?
Je pratique le fitness en salle 4 fois par semaine minimum, un peu de boxe quand je peux et du tir dans un stand professionnel. Depuis la pandémie, je fais principalement des séances de fitness chez moi, du coup j’ai moins de matériel à disposition. Cela est compliqué pour moi car je sens que le travail fourni est moins intense (notamment au niveau des poids). Les clubs de boxe et de tir étant fermés, je ne pratique plus.
Quand as-tu commencé le sport et quelles étaient les raisons à l’époque ?
J’ai commencé le sport à l’adolescence, en suivant les cours de danse de mon beau-frère. Issue d’une famille de sportifs où le sport est au cœur de notre hygiène de vie – ma sœur est coach sportive et l’un de mes frère est à la tête d’une salle de sport – je me suis inscrite en salle de sport dès que j’ai pu, certainement pour faire comme eux.
À ma majorité, je décide de faire de l’équitation, pour deux raisons : l’amour du cheval et briser les clichés (j’étais la seule maghrébine de mon club d’équitation, j’ai fait des sacrifices pour m’y inscrire et pouvoir payer l’adhésion annuelle et mon matériel). Puis au fil des années, j’ai privilégié d’autres activités : le chant, le piano et j’ai arrêté l’équitation.
J’ai continué mes cours en salle de sport, j’intensifiais même mes séances car mon frère avait ouvert une salle de sport à côté de chez moi. À cette époque, je faisais aussi de la boxe car mes frères pratiquaient, j’avais besoin de me défouler et de savoir me défendre.
Où pratiques-tu ton sport et quel est ton spot favori ?
Quand les salles de sport sont ouvertes, je vais chez Basicfit. Il existe des salles dans toute la France ce qui me permet de faire du sport lors de mes déplacements professionnels. J’ai toujours un legging, une brassière, une paire de basket dans mon sac et mes Airpods. Compte tenu du contexte sanitaire, je pratique aussi chez moi, notamment sur ma terrasse quand il fait beau.
Qu’est-ce que t’apporte le sport au quotidien ?
Le sport m’apporte un bien être général, physiquement cela me permet de maintenir mon corps et ma posture, et mentalement cela me permet de me canaliser, d’élargir mon champ de vision et de me sentir méga cool comme femme. Je me sens plus détendue et vivante. En tant que femme, j’existe au sein d’une salle de sport.
Le sport me permet aussi de me défouler, d’exorciser la pression notamment les injustices. C’est aussi un moyen de me dépasser, de briser mes limites, d’aller toujours plus loin, de grandir. Plus je pousse mes limites sportives, plus j’arrive à avancer professionnellement et diminuer mes croyances limitantes.
Le sport a-t-il changé la vision que tu avais de toi et ta vision du sport en elle-même ?
Oui, le sport a complètement changé la vision que j’avais de moi-même, cela m’a permis de me rendre compte que j’étais capable d’être rigoureuse et de repousser mes limites. J’ai aussi gagné en confiance. J’ai toujours été consciente que le sport couplé à une bonne hygiène alimentaire reste le
meilleur équilibre pour entreprendre de grands projets. Je me rends compte que mes préjugés sportifs tels que mon incapacité à courir par exemple.
Avant, je pratiquais pour faire comme mes frères et soeurs, assez machinalement sans trop de réflexion. Aujourd’hui, je pratique pour moi, je fais du sport par plaisir. J’ai toujours su que le sport avait un impact positif mais je ne le ressentais pas. Maintenant, après une séance, ma journée est différente, ma vision du monde aussi, je vis concrètement ce changement.
Quels ont été ton meilleur et ton pire moment sportif ?
Mon meilleur moment sportif était lors de la reprise après ma grossesse même si je n’avais pris que 9 kilos, je peux vous dire que mon corps me remercie encore.
Le pire moment, à vrai dire je n’en ai pas connu car je suis plutôt svelte et d’une souplesse extraordinaire mais il y a quand même quelque chose dont je me souviens bien c’est la circulation sanguine. Lorsque je me suis remise à courir, mes cuisses, mon ventre et mes bras devenaient rouge et me brûlaient.
Quel est ton prochain objectif ?
Mon prochain objectif est assez clair, je souhaite me sculpter un corps en béton armé et pousser mon mental pour découvrir le sommet de mon Everest. Avoir un corps musclé me permet de m’ancrer dans ce monde, de me sentir forte et d’avoir confiance en qui je suis. Ce que je véhicule passe en premier lieu par mon physique et cela me permet d’être entendue et de passer un message positif : tout est possible dans la vie, il suffit de pousser les portes.
En tant que femme a-t-il été plus ou moins difficile de commencer (et d’exercer) une activité physique par rapport à tes barrières, la société, le regard des autres ?
Franchement oui, à l’époque je me souviens que les clubs de sport étaient très masculin, et pour la boxe je n’en parle même pas. Aller en salle était pour moi difficile même si je suis de nature sociable et plutôt à l’aise, là je sentais bien qu’il fallait que je me surpasse pour tenir.
Les femmes étaient minoritaires donc il fallait quand même être forte de caractère pour s’imposer dans un milieu exclusivement masculin surtout sur le plateau de musculation car leur territoire y était bien marqué.
Quel message pourrais-tu livrer aux femmes et aux jeunes filles ayant envie de faire du sport mais n’osant pas ou aux femmes qui se persuadent que le sport n’est pas fait pour elles ?
Le message que j’aimerai faire passer à toutes celles qui veulent commencer mais qui n’osent pas est plutôt un message de girl boss, il faut y aller, aller de l’avant et lever toutes les barrières psychologiques que l’on peut se créer soi-même. Écoutez-vous sincèrement.
Aujourd’hui le monde du sport a évolué. Nous avons enfin notre place, donc profitons-en !
Belle mentalité et bien dans son corps. Bravo et merci pour ce portrait positif et très pédagogique.