Britta est allemande, elle vit à Paris depuis 14 ans et a crée sa propre marque de lingerie (son site et sa page Facebook) Elle aime les mathématiques et elle est capable de faire une séance de 30 kilomètres (en course à pied) sur piste. Bref, Britta est incroyable. Let’s Go Girl !
Quel(s) sport(s) pratiques-tu ? Et à quelle fréquence ?
J’aime courir, entre deux et quatre fois par semaine. Mon deuxième sport préféré est le golf. C’est moins facile à pratiquer, j’essaye de m’entraîner une fois par mois. Pendant l’hiver, je fais toujours une pause, je joue bien plus en été.
Quand j’ai envie ou besoin, je fais aussi du yoga, du foam-rolling et du renforcement musculaire.
Quand as-tu commencé le sport et quelles étaient les raisons à l’époque ?
Enfant, j’ai pratiqué pas mal de sport : de la danse, du tennis, du badminton, du vélo. Je retrouvais mes copines et je passais de bons moments.
Vers 11 ans, j’ai fait du golf (comme mon père) mais, pour plusieurs raisons, j’ai arrêté. Parce que j’ai déménagé, j’habitais un peu trop loin à mon goût, parce que je n’accrochais pas aux codes assez stricts du club de golf dans lequel je jouais. J’ai eu ma période punk rock et clairement je ne pouvais pas aller là-bas habillée en jean, et encore moins en jean déchiré. Heureusement, la pratique a évolué et aujourd’hui, je peux m’habiller comme je le souhaite pour jouer. Je suis aussi un peu moins rebelle niveau vestimentaires. Pour le golf, je porte presque toujours de hautes chaussettes colorées de foot (compression).
Après mes études de mode et le lancement de ma marque de lingerie, j’ai passé beaucoup trop de temps assise devant ma machine à coudre ou mon ordinateur. J’ai ressenti le besoin de faire du sport et de trouver un équilibre. Mon corps avait changé, je ne me sentais plus assez dynamique.
Pendant environ trois ans, j’ai fais beaucoup de yoga Iyengar, environ 3-4 fois par semaine. J’aimais le fait de m’étirer. Au début, c’était très difficile pour moi de ne pas pouvoir faire toutes les postures parfaitement. Du coup, je me suis investie afin d’apprendre un maximum. Puis la prof a changé et je n’ai plus trouvé d’interêt d’aller en cours. Au fur et à mesure j’ai pratiqué de moins en moins, mais je reprends tranquillement chez moi depuis peu.
Avec une copine, on a commencé à courir doucement et j’ai eu envie de faire une première course : La Parisienne en 2012. Une classique pour plein de femmes qui commencent à courir (j’y ai d’ailleurs inscrit ma mère)… Mais la course est devenue trop chère aujourd’hui.
Depuis, je n’ai pas lâché et c’est clairement devenu un style de vie. Sans sport, surtout le running, je ne me sens pas vivante.
« Ça me donne énormément d’énergie positive. »
Où pratiques-tu ton sport et quel est ton spot favori ?
J’aime les stades avec la piste. Ce n’est pas bien vu, mais j’aime courir sur un parcours de golf, c’est un endroit super beau ! J’aime aussi beaucoup courir dans la nature, même si mon terrain de jeu quotidien est la ville. J’aime moins, mais c’est un compromis pour pouvoir pratiquer autant que je souhaite.
Pour le golf, je pratique à Sevran au golf départemental de la Poudrerie.
Qu’est-ce que t’apporte le sport au quotidien ?
La course à pied m’apporte beaucoup de bonheur, je me sens libre. J’ai beaucoup plus d’énergie et confiance en moi au travers de ma pratique.
« En courant je booste ma créativité, je réfléchis pas mal et je me sens mieux après chaque séance. »
Le golf me permet de me contrôler mentalement, un peu à la manière de la méditation. Grâce au golf, et surtout au yoga, j’ai appris à être plus patiente. Il y a aussi une stratégie dans le golf que j’apprécie beaucoup. Je travaille pas mal la tactique, en terme mathématique. Mais surtout, le golf me permet d’être dans un endroit magnifique, de profiter de la nature et de m’oxygéner.
Le sport a-t-il changé la vision que tu avais de toi et ta vision du sport en elle-même ?
Avant le running, le sport c’était difficile physiquement. Aujourd’hui, j’y prends beaucoup de plaisir et c’est même devenu une passion. Je n’ai plus les mêmes challenges qu’au début. A un moment donné, je me suis beaucoup investie dans un groupe de runners, j’ai donné énormément, du coup aujourd’hui je suis dans une pratique plus personnelle. C’est devenu une routine, un équilibre et je suis bien plus bienveillante avec moi-même.
En 2017, j’ai eu une fracture de fatigue, certaines personnes m’ont dit que ça devrait m’arriver un jour puisque ma pratique leur semblaient trop intensive. Je me suis éloignée des critiques néfastes et je me suis entourée de personnes positives et motivantes afin de m’en sortir. Le sport m’a permis, avec cette blessure, de m’écouter, d’apprendre à gérer différemment ma pratique sportive.
Le sport me rend heureuse, confiante et plus forte. Je sens que c’est bon pour ma santé et mon mental.
Quels ont été ton meilleur et ton pire moment sportif ?
Spontanément, je dirais que le pire souvenir, c’était après le 10ème kms au semi-marathon de Berlin en 2017. J’avais un peu mal depuis un mois, mais pas excessivement et là j’ai réalisé que ça n’allait plus du tout ! Mes muscles ne voulaient plus du tout bouger. Quand je suis rentrée à Paris, le diagnostic de la fracture de fatigue de la fibula droite est tombé. Donc trois mois sans course à pied, c’était horrible. Depuis, je suis ultra prudente.
J’ai plusieurs bons souvenirs. Le semi-marathon de Berlin en fait partie, malgré ma blessure. Entre le 11ème et le 19ème kms, je boitais en slow-motion. Je ne voulais absolument pas prendre le métro, j’étais triste, déçue et énervée. Et je suis tombée sur quelques amis runners. Le fait d’être prise dans leurs bras et de partager leurs encouragements m’a soulagé et reboosté pour finir.
Quel est ton prochain objectif ?
J’en ai toujours plusieurs. Pour la course à pied, c’est un certain chrono sur le marathon. Je ne sais pas quand j’ai vais y arriver, mais je suis certaine qu’un jour, je vais me qualifier pour le marathon de Boston. Y aller avec une agence de voyage ou sur invitation et sans le chrono requis est hors de question. C’est une course historique, il faut mériter ce dossard.
Sur du court terme, j’ai envie de faire un 5 kilomètres explosif et de retenter une performance sur un 10 kms. Ce dernier n’étant pas du tout ma distance préférée.
Pour le golf, j’ai le même HCP (Handicap de parcours) depuis deux ans et je veux que ça évolue. Il faut juste que je trouve le temps pour m’entraîner plus.
En tant que femme a-t-il été plus ou moins difficile de commencer (et d’exercer) une activité physique par rapport à tes barrières, la société, le regard des autres ?
Pour le running, non. C’est juste que j’aimerais bien m’habiller vraiment comme je le souhaite quand je cours. Par exemple, un mini-short en été pour un footing solo n’est pas toujours possible à Paris.
Pour le golf, je n’ai pas de barrière en tant que femme mais plutôt en terme de lieu et de disponibilité. Le terrain est toujours loin du centre ville, donc j’y vais en transport et ça demande pas mal de temps libre.
Il y a aussi une barrière financière, pour avoir le bon équipement sur mesure. Mais qu’est-ce que j’aime ce sport ! Nature, stratégie, beauté. Ce n’est pas pour rien que je suis souvent bénévole sur les tournois du golf, j’adore ça. Mon prochain bénévolat en France est le Ryder Cup, dans l’équipe de commissaires media.
Quel message pourrais-tu livrer aux femmes et aux jeunes filles ayant envie de faire du sport mais n’osant pas ou aux femmes qui se persuadent que le sport n’est pas fait pour elles ?
Have fun with it ! En Allemagne, le sport est obligatoire à l’école donc la question ne se pose pas, je n’ai jamais rencontrée de femmes ou jeunes filles qui n’osent pas faire de sport.
J’ai même convaincu ma mère de débuter la course à pied. Si elle a parfois un manque de motivation, elle est super contente de sa progression. Elle est inscrite dans un club d’athlétisme et au début elle a pris un coach perso pour se lancer et préparer sa première participation à la parisienne avec moi. Les autres membres du club sont beaucoup plus actifs qu’elle, mais ça ne change rien. Elle est bien intégrée dans la vie de son club et ils sont tous impressionnés qu’elle soit si dynamique pour son âge. Je trouve ça génial !
Si tu n’ose pas faire de sport, mets de la musique à fond chez toi, toute seule, danse, transpire pendant 5 minutes, ça suffit à te donner envie. Ça te donne une bonne énergie et te motive à vouloir en faire plus. Détermine un objectif et interroge toi sur « pourquoi tu souhaites faire du sport ? »
Personnellement, ça m’apporte du bonheur et c’est bon pour ma santé, ce sont des raisons universelles qui peuvent s’appliquer à toi.
La course à pied c’était très difficile au début, je courais dans un parc 5 minutes, puis 7, 10, 12 etc. C’est comme apprendre une nouvelle langue, il faut du temps mais la volonté de s’améliorer est le plus important. Booste toi avec des exemples de ton entourage, discute, échange avec eux pour te motiver.