Portrait #26 : Alexandra

Alexandra Triathlon

Alexandra est maman, et elle prépare un Ironman. Elle m’interpelle sur Instagram, on se rencontre autour du grand lac du bois de Boulogne. Elle m’explique comment sa pratique sportive a évolué et comment elle en est arrivée à ce défi. Let’s Go Girl !

Quel(s) sport(s) pratiques-tu ? Et à quelle fréquence ?

Je fais du triathlon qui consiste en trois activités physiques : natation, vélo, course à pied. Je pratique aussi le Pilates. Je fais du sport en moyenne six jours par semaine.

Quand as-tu commencé le sport et quelles étaient les raisons à l’époque ?

Adolescente, je détestais ça. Le sport m’avait été mal présenté au collège, notamment avec le culte de la performance. J’y ai repris goût à la fac en voyant mon frère se mettre à la course à pied. J’ai commencé par m’inscrire dans une salle de sport, puis à courir.

Et comme je fonctionne au défi, après 6 marathons je me suis mise au triathlon en rencontrant Marine Leleu. Elle m’a donné envie de me lancer dans cette folle aventure. J’avais envie de me prouver que j’étais capable de m’investir dans un nouveau challenge et de me donner à fond pour y arriver.

Où pratiques-tu ton sport et quel est ton spot favori ?

Le triathlon regroupant trois sports auxquels on ajoute souvent du renforcement musculaire : je pratique partout.

Piscine, lac, mer, bois de Boulogne, salle de sport (pour le Pilates et le renforcement musculaire) et même à la maison (pour les étirements).

Alexandra Triathlon

Qu’est-ce que t’apporte le sport au quotidien ?

Le sport me permet de me lancer des défis et de me rendre compte que je suis capable de les réussir.  C’est aussi une source d’endorphines et donc de bien-être. Je dors bien et je me sens très détendue au quotidien. Quand je cours notamment, je suis dans ma bulle. Musique dans les oreilles et sans téléphone, les allées du bois m’appartiennent !

Avec le sport, je régule parfaitement mon poids. À l’adolescence, j’ai souffert de troubles du comportement alimentaire. Alors quand tu rentres d’une sortie vélo de 120 kms, tu peux grosso modo manger tout ce qui te fait envie sans une once de culpabilité.

« Plus profondément encore, le sport m’a aidé dans des moments difficiles sur le plan personnel. J’ai pris du temps pour moi, pour m’aérer, me défouler et remettre les idées en place. »

Au travers du sport, j’ai fait de belles rencontres. Avec mes comptes Instagram ou Strava, j’ai découvert une communauté sportive bienveillante. Nous partageons nos expériences de triathlon, nos déboires, nos doutes, c’est vraiment une source de motivation et un lien social que je n’aurais pas eu sans le sport.

Le sport a-t-il changé la vision que tu avais de toi et ta vision du sport en elle-même ?

Oui, surtout depuis que je suis passée au triathlon et que je prépare l’Ironman 70.3 : j’y ai associé une diète sportive qui m’a transformée. Je ne me suis jamais sentie aussi athlétique, aussi bien dans ma peau. L’anorexique que j’ai pu être a renoué avec le corps qu’elle a tant meurtri.
Avec le sport, j’ai appris à me connaître, à me ménager, à m’écouter pour éviter de tomber dans le surentraînement. Mentalement, c’est une manière d’exprimer ma force. Le sport est une manière de me prouver que j’ai des ressources mentales pour atteindre mon objectif.
J’ai la chance d’avoir des proches compréhensifs par rapport à mon planning de triathlète. Leur admiration me pousse à aller encore plus loin. Le fait d’être mère me donne aussi envie de décupler mes efforts. Je souhaite montrer à ma fille que je m’épanouis au travers de ma passion afin qu’à son tour, un jour, elle choisisse de faire ce qui lui plaît.
C’est aussi une revanche, mon corps et moi arrivons à faire des choses folles. C’est une victoire que d’accepter mon corps et d’être en osmose lui et moi.

« Grâce au sport, j’ai fait la paix avec mon corps. »

Pour ce qui est de la vision du sport, avant de m’y mettre vraiment, c’était synonyme de compétition et je n’adhérais pas à cette image. Aujourd’hui, le sport fait partie intégrante de ma vie, c’est devenu mon équilibre et j’y prends beaucoup de plaisir sur tous les plans.

Alexandra TriathlonQuels ont été ton meilleur et ton pire moment sportif ?

Le meilleur, ce fut les derniers mètres de mon premier marathon en 2009, main dans la main avec mon grand frère. Je pleurais de joie et de fierté.
Le pire était certainement ma fracture du ménisque en 2014. Après une grossesse et une fracture, je savais que la reprise serait dure.

Quel est ton prochain objectif ?

Terminer l’Ironman 70.3 de Vichy fin août.

En tant que femme a-t-il été plus ou moins difficile de commencer (et d’exercer) une activité physique par rapport à tes barrières, la société, le regard des autres ?

Mes soucis d’adolescente m’ont appris à faire fi du regard de la société donc je m’en suis rapidement affranchie. J’ai connu l’époque où les femmes arrivaient massivement en course à pied, et je m’en réjouis !

Le triathlon, et surtout le vélo, restent encore très masculins. Mais on va faire en sorte que cela change. J’ai entendu des remarque sexistes du genre « mais qui s’occupe de ton chéri pendant tes entraînements ? »  mais je préfère en rire. Elles restent heureusement rares.

Quel message pourrais-tu livrer aux femmes et aux jeunes filles ayant envie de faire du sport mais n’osant pas ou aux femmes qui se persuadent que le sport n’est pas fait pour elles ?

Je reprendrais le slogan de l’Ironman : « Anything is possible ». Mesdames, là où votre cœur et vos tripes veulent aller, vos jambes vous emmèneront.

La clé du succès : la régularité et l’anticipation. Pour allier travail à plein temps, enfants et entraînements, il faut tout planifier à l’avance et savoir compter sur son entourage pour le petit coup de main avec les enfants.

 

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