Lisa est la grande prêtresse de Happy Fit, je l’ai rencontrée lors d’un atelier confiance en soi qui m’a permis d’ouvrir pas mal de porte entre moi et moi. Cette femme est un tourbillon, elle est une ode à la féminité, elle est brillante, elle pétille et son compte instagram est clairement le reflet de ce qu’elle est (#faispétertesbarrieres). Bref, Lisa explique son parcours sportif et, au-delà d’Happy Fit, comment le sport a changé sa vie. Let’s Go Girl !
Quel(s) sport(s) pratiques-tu ? Et à quelle fréquence ?
Je fais du fitness, de la course à pied, de la boxe, de la natation (jamais en hiver pour des raisons capillaires, le temps de séchage de mes cheveux étant bien trop long) et de la musculation. Je pratique le plus souvent du fitness et de la course à pied.
Quand as-tu commencé le sport et quelles étaient les raisons à l’époque ?
À 6 ans, ma mère m’inscrit au club de natation (comme mon frère et ma soeur), j’adorais le dépassement de soi, l’esprit de compétition entre soi et soi (j’étais fière de gagner des compétitions avec un physique non normé). La natation m’a donnée une rage de réussir, de faire aussi bien que mon frère et ma soeur, et aussi de faire plaisir à mon père en tant que petite fille. Puis ma mère décide de m’inscrire à la gym pour que je sois aussi fine que mes copines, mais le coach ne prends pas la peine de s’intéresser à mon cas et je ne me sens absolument pas à ma place pendant cette année sportive. Je n’ai pas envie d’être là, pas à cause de mon poids mais tout simplement parce que je n’aimais pas la gym.
L’année d’après, on m’inscrit en cours d’athlétisme mais, encore une fois, je n’adhère pas à ce sport. Le prof m’a d’ailleurs carrément jeté des cours. À 10 ans, je fais de l’escrime. J’étais douée et c’était un sport qui me plaisait vraiment. Malheureusement, il n’y avait pas de casque enfant à ma taille et j’ai du arrêter la mort dans l’âme. Entretemps, je teste le handball, le volley et la GRS, mais ça n’a jamais été des réussites. Arrivée au collège, je ne fais plus de sport en tant qu’activité extra scolaire, j’étais déçue de tous ces échecs.
À 18 ans, ma meilleure amie s’inscrit à une salle de sport et je la suis. Je prends un coach qui me traite comme un corps normal en me demandant mes objectifs personnels. J’ai adhéré à la salle, aux cours collectifs, mais j’avais comme principale motivation de maigrir.
À 21 ans, je pars vivre à Londres et je rencontre un coach qui m’aide énormément à prendre conscience de pourquoi je fais du sport, je me mets à la boxe et j’adore, c’est vraiment une époque d’émancipation.
« Le sport rentre dans mon quotidien et devient ma liberté. »
En rentrant en France, je me rends compte que je ne fais plus du sport pour maigrir, mais pour me découvrir, me dépasser. Je me réinscris dans une salle de sport, mais l’ambiance en France n’est pas la même qu’en Angleterre. Je finis mes études à Bruxelles, je prends beaucoup de poids tout en faisant du sport à foison. Je profite de la Belgique en mangeant souvent les spécialités locales aka les frites et les gaufres.
En revenant en France, je découvre une salle de sport de quartier avec une cohésion qui me rappelle Londres et Bruxelles. J’y vais principalement pour me défouler et pour l’ambiance de la salle. Cette salle fait faillite, et je commence à faire du sport chez moi. Mais j’aime être entourée. Pour moi le sport est un lien social avant tout.
Depuis mes 18 ans, j’avais l’idée d’Happy Fit, je décide donc de passer mon diplôme de coach sportive. La Lisa nageuse de 6 ans est réapparue et je suis allée au bout de mon idée. Depuis, le sport est mon moment de liberté.
Où pratiques-tu ton sport et quel est ton spot favori ?
En extérieur, chez moi et dans une salle de sport simple, basique, proche de chez moi (Keep Cool).
Qu’est-ce que t’apporte le sport au quotidien ?
Le sport m’a permis de me découvrir mentalement et physiquement, de savoir de quoi je suis capable ou non. Je sais que je suis endurante, mais moins souple. Je peux m’auto-jaugée.
Aujourd’hui, le sport me reconnecte. Mon corps étant mon métier, c’est difficile de faire la différence entre Lisa et Happy Fit, le sport que je fais pour moi me permet d’être moi. Il me nourrit, me ressource et m’apporte de l’amour. C’est mon moment, je le pratique pour moi. Ce n’est plus un besoin, c’est l’équivalent d’un gros câlin à moi-même.
Le sport a-t-il changé la vision que tu avais de toi et ta vision du sport en elle-même ?
Mon métier a fait que ma vision du sport a changé. Le sport m’a fait évolué, grandir, prendre conscience de mon corps, et en plus, de transmettre tout ce que j’ai appris. J’utilise le sport comme vecteur de confiance en soi. C’est donc devenu un outil de partage.
Avant le sport était le seul moyen de me faire du bien, c’était mon défouloir, ma reconnexion. Aujourd’hui, c’est un des moyen, ce n’est plus le seul (méditation, massage, lire etc.). Le sport m’a permis de découvrir d’autres choses qui ont les même effets. Je ne ressens plus de frustration si je ne peux pas pratiquer. Du coup, quand je retrouve le sport c’est plus intense. Il retrouve une place privilégiée, c’est une exclusivité entre lui et moi.
Le sport conforte tout ce que j’ai construit sur l’estime de moi, toutes les idées vraies ou fausses que j’avais de moi et du sport. C’est par le sport que j’ai découvert qui j’étais en général. Je me connais par coeur autant physiquement que mentalement grâce à lui.
Quels ont été ton meilleur et ton pire moment sportif ?
C’est à la fois mon meilleur et mon pire souvenir. Il y a 6 ans, j’ai atteint une limite lors d’une semaine complète de fitness (à base de 4/5 heures de cours par jour). J’avais mis des vêtements longs en plusieurs couches, je me suis évanouie lors d’un cours à cause de la chaleur, de l’entraînement, du monde et surtout de ces fameuses couches de vêtements. Je me suis poussée moi-même vers l’évanouissement, je portais tous ses vêtements pour pas qu’on me voit. Ça n’a pas vraiment marché vu que tout le monde est venue m’aider quand je me suis évanouie.
A ce moment-là, je me rends compte que je me fais mal toute seule, j’ai un déclic vestimentaire et mental. A partir de cet instant, je vis une épiphanie, je ne porterais plus jamais de vêtements noirs et sur plusieurs couches. Je décide d’investir dans des vêtements moulants et colorés.
Quel est ton prochain objectif ?
J’en ai pas, d’ailleurs je n’en ai jamais eu. Ce n’est pas ce qui me motive. Ma motivation c’est « est-ce que j’ai envie de faire du sport ? À quelle heure ? Avec qui ? »
En tant que femme a-t-il été plus ou moins difficile de commencer (et d’exercer) une activité physique par rapport à tes barrières, la société, le regard des autres ?
Être femme ne m’a pas posé de problèmes pour pratiquer une activité physique. Le problème était avant tout mon poids. Quand j’ai passé mon diplôme de prof de fitness, je pensais en avoir fini avec cette barrière et j’avais prouvé à mon entourage – et la société – que j’étais légitime dans ce milieu. Pourtant, lors de ma formation, j’avais dans ma promotion un camarade qui me faisait des réflexions négatives constamment par rapport à mon physique. Je me suis dis que si j’arrivais à gérer avec lui, j’arriverais avec tout le monde.
Le fait que les autres verbalisent tout le temps leur étonnement lié à mon physique n’était pas évident à gérer. Ce décalage entre leur vision du corps avec le fitness et ma propre vision du fitness et de mon corps m’a permis de me rendre compte que j’étais à ma place. J’avais confiance en moi et mon corps est venue renforcer l’idée qu’il n’étais absolument pas un obstacle mais une force.
Quel message pourrais-tu livrer aux femmes et aux jeunes filles ayant envie de faire du sport mais n’osant pas ou aux femmes qui se persuadent que le sport n’est pas fait pour elles ?
Il faut savoir pourquoi on le fait, il faut être conscient de ces objectifs. Sans pour autant les quantifier. Essayez tout, la mode est à la course à pied, mais peut-être que ce n’est pas fait pour vous. Testez sans vous comparez. Une minute de marche vaut mieux que 0. On a toutes commencé quelque part, gardez en tête que vous avez votre propre échelle d’avancement.