J’ai rencontré Naomi lors d’une session trail du groupe « Into The Wild », c’était il y a quelques années déjà. Je ne l’avais jamais revue mais j’ai suivi son évolution sportive sur les réseaux sociaux. Son portrait est un modèle d’endurance et de persévérance. Let’s Go Girl !
Quel(s) sport(s) pratiques-tu ? Et à quelle fréquence ?
De la course à pied, du trail, du CrossFit et du vélo de route. Niveau fréquence, c’est selon mes envies. Si j’ai envie de faire du vélo, j’y vais, si c’est du CrossFit je me lance, etc.
En revanche, quand je me fixe un objectif (course à pied, compétition de CrossFit etc.) ma pratique est modifiée car je prévois un plan d’entraînement pour atteindre mon but.
Quand as-tu commencé le sport et quelles étaient les raisons à l’époque ?
Le premier sport que j’ai fais c’était la natation à 6 ans pour apprendre à nager. J’étais pas très à l’aise dans l’eau du coup, j’arrête rapidement. Au lycée, je pratique le tennis parce que ma soeur y allait. J’en fais quatre ans, mais avec mes études supérieures et mon déménagement je décide de ne plus en faire. J’étais pas passionnée par le sport, d’ailleurs quand on pratiquait la course à pied à l’école, j’esquivais les cours, tellement j’aimais pas ça.
Lors de ma dernière année d’étude, je vis à Montréal et je m’inscris dans une salle de sport pour pouvoir me défouler. Il faisait extrêmement froid et j’étais souvent en intérieur en mode sédentaire, ça me permettait de m’évader et de me sentir mieux physiquement et mentalement.
Puis en 2014, une amie, qui courait depuis plusieurs années, m’a proposé de participer aux 10 kms organisés par Nike pour les femmes. Je me suis dit pourquoi pas, tu peux le faire. Honnêtement, je ne vais pas mentir, je ne pensais pas du tout que ça me conduirait où je suis aujourd’hui. Je n’avais aucune ambition de continuer la course à pied après. J’avais juste pour objectif de relever ce défi. Pourtant, j’enchaîne avec des semi-marathons, puis un marathon. Depuis j’aime toujours autant ça et je me passionne pour le trail.
J’ai commencé le CrossFit en 2017 pour renforcer mon corps afin de pratiquer le trail sans trop de douleur. Aujourd’hui, j’y vais pour me donner à fond, me dépasser physiquement et travailler mon mental.
Le vélo est un sport sans impact que je découvre. J’aime être en extérieur, découvrir une nouvelle discipline et partager un moment avec d’autres femmes inspirantes « Les Bornées« .
Où pratiques-tu ton sport et quel est ton spot favori ?
Pour la course à pied et le trail : le parc de Saint Cloud, la forêt de Meudon, la ville de Bures-sur-Yvette, le circuit des 25 bosses à Fontainebleau. Je n’ai pas réellement de spot favori. J’ai besoin de diversité et de retrouver en chacun ce qui me permet de m’échapper et de ne pas m’ennuyer.
Pour le CrossFit : je m’entraine à CrossFit le Trapèze depuis un an.
Pour le vélo : je suis encore novice, mais la vallée de Chevreuse malgré sa difficulté est un parcours très dépaysant.
Qu’est-ce que t’apporte le sport au quotidien ?
J’ai déjà pas mal maigri ce qui m’a permis de prendre confiance en moi physiquement. Le sport m’apporte énormément de bien-être, c’est un réel exutoire. J’ai un travail assez stressant, quand je cours, je ne pense à rien, je fais le vide, je recharge mes batteries mentalement.
Quand je pratique le CrossFit, je suis concentrée sur ce que je fais, j’ai découvert ma persévérance. Je ne lâche rien et j’aime ça.
Le sport a-t-il changé la vision que tu avais de toi et ta vision du sport en elle-même ?
Niveau confiance en moi, je pars de loin.
« Le sport a été une réelle révélation et m’a aidé à prendre confiance en moi et surtout à m’accepter. »
Je n’ai jamais été aussi épanouie qu’aujourd’hui.
Alors, clairement, j’ai encore du boulot à faire. Je parais confiante, j’ai du caractère et une grande gueule mais au fond je reste une fille très sensible, pleines de complexes même si aujourd’hui, je parviens à vivre avec et à les accepter.
Avant de commencer la course à pied, le sport ne m’intéressait pas, c’était synonyme de souffrance. Tandis qu’aujourd’hui, j’aime aller au-delà de cette souffrance, me dépasser et me rendre compte que je suis capable.
« Au travers du sport et de mes performances, j’existe et j’assume qui je suis. »
Quels ont été ton meilleur et ton pire moment sportif ?
C’est assez difficile d’en choisir un. J’essaie de vivre chaque instant, chaque challenge que je me lance à 1000 %, c’est toujours très intense et j’en ressors à chaque fois plus forte.
Néanmoins, et si je devais choisir mon meilleur moment sportif, ce serait la 6000 D. Le vrai gros challenge dans lequel je m’étais lancée sans pour autant être persuadée d’être capable d’aller au bout. Y arriver a été un réel déclic chez moi, me prouvant qu’avec le mental et la volonté, on pouvait aller très loin.
Bizarrement, mon pire moment sportif a été le jour où j’ai battu mon record personnel sur 10 kms. Alors certes, j’étais heureuse d’avoir battu mon RP. Mais à côté de ça, je n’avais pris aucun plaisir, je n’avais pas profité de la course. Depuis, je n’ai plus eu ni la motivation, ni l’envie de descendre mon chrono. Car cela ne m’apporte pas ce que je recherche dans le sport.
Quel est ton prochain objectif ?
Le Half Marathon des Sables Peru en décembre 2018.
En tant que femme a-t-il été plus ou moins difficile de commencer (et d’exercer) une activité physique par rapport à tes barrières, la société, le regard des autres ?
Je n’ai pas particulièrement ressenti de difficultés lorsque je me suis mise au sport. Je pense que nous, les femmes, nous nous mettons nous-mêmes énormément de barrières. Nous n’avons pas suffisamment confiance en nous et en nos capacités. Nous avons trop tendance à écouter ce que les gens peuvent dire. Dans la vie une seule chose compte : croire en soi, se donner les moyens d’atteindre ses objectifs, et n’écouter que soi.
Quel message pourrais-tu livrer aux femmes et aux jeunes filles ayant envie de faire du sport mais n’osant pas ou aux femmes qui se persuadent que le sport n’est pas fait pour elles ?
Croyez en vous, votre seule limite, c’est vous. Ça fait un peu phrase bateau, mais j’y crois vraiment. Vous avez un corps, il est constitué de la même manière que moi, que toutes ces personnes qui font du sport. Je ne vois pas pourquoi cous seriez moins capables.