En 2014 j’ai participé aux 20 kms de Paris avec le magazine Vital et c’est dans cette team que j’ai croisé Aude. Elle pratique la gymnastique depuis plus de 15 ans, c’est une vraie fan de sport, elle est curieuse de tout et n’hésite pas à se donner des objectifs foufous. Let’s Go Girl !
Quel(s) sport(s) pratiques-tu ? Et à quelle fréquence ?
Je pratique la gymnastique artistique 4 heures par semaine. Et le dimanche je peux faire de l’escalade, de la course à pied, du trail ou des randonnées, pourvu qu’il y ait de l’aventure, de la nature, du paysage ou un dossard à épingler.
Quand as-tu commencé le sport et quelles étaient les raisons à l’époque ?
Je suis née dans des baskets ! Mais parents sont très sportifs et ils nous ont transmis, à ma sœur et moi, la pratique du sport depuis toujours. J’ai commencé par la natation à l’entrée en CP pour apprendre à nager, puis j’ai découvert la gymnastique à l’école et, l’année d’après, je commençais. J’ai adoré les mouvements, l’esthétisme de ce sport et je regardais aussi pas mal les compétitions à la télévision.
Aujourd’hui, j’ai passé plus d’un tiers de ma vie dans un gymnase. Durant l’enfance, je m’entraînais 8 heures par semaine. Vers l’âge de 12 ans on nous demandait de doubler les horaires d’entrainement, le club étant petit (j’étais alors à Nîmes), il ne proposait plus suffisamment de groupes et de niveaux différents. La passion s’y perdait, j’ai arrêté.
J’ai, dans la continuité, pratiqué pendant cinq ans du tennis puis du golf, pour tester, par curiosité. Pendant les vacances scolaires, on partait ma sœur et moi en stage de compétition de ski alpin où même mes grands parents étaient moniteurs.
« Le sport est une affaire de famille. »
C’est en arrivant pour mes études à Paris que j’ai repris la pratique de la gymnastique. En fait, depuis mes cinq ans j’ai toujours été licenciée dans un club.
Pour la course à pied, je ne la pratique pas de façon régulière. Pour l’instant je vis surtout sur mes acquis, j’aime les courses, mais c’est surtout un sport qui me permet de partager des moments avec mes amis. On fait des équipes, on part en weekend et on vit de formidables moments.
Où pratiques-tu ton sport et quel est ton spot favori ?
Au gymnase Huyghens dans le 14ème arrondissement de Paris pour la gymnastique. Pour l’escalade l’hiver dans les salles de bloc Arkose à Nation ou à la Défense.
Pour la course à pied, il suffit de sortir de chez soi et chausser ses baskets !
Qu’est-ce que t’apporte le sport au quotidien ?
Du bien être, de la « bonne » fatigue mais surtout de la satisfaction personnelle.
J’aime cette sensation où il faut « oser pour réussir », aller au-delà de ses appréhensions, les acrobaties demandent de savoir lâcher prise et arriver à se lancer.
Quand je pratique, je ne pense à rien, je fais une pause dans ma vie active. Je me ressource énormément grâce à la gymnastique.
Mais aussi l’acharnement en gymnastique par exemple, on peut répéter des milliers de fois un élément durant des années mais il faut le réussir une seule fois le jour de la compétition. La pratique du sport et de la compétition ont façonné mon tempérament jusque dans la vie professionnelle : la soif d’entreprendre et de ne rien lâcher mais aussi la gestion du stress et des échecs. Je suis architecte, c’est un milieu où pour obtenir un projet en marché public, on est essentiellement soumis au concours, finir second c’est bien, mais il n’y a que le premier qui réalisera le projet. Savoir gérer son temps et son travail ; le sport apprend la discipline et la rigueur je ne travaillais pas énormément mais j’ai appris à être efficace.
L’escalade, c’est attraper une prise au dessus du vide et arriver à se faire confiance, c’est un sport calme et précis.
Le sport a-t-il changé la vision que tu avais de toi et ta vision du sport en elle-même ?
J’ai toujours eu tendance à être trop timide et réservée, la gymnastique en était la parfaite contre attaque, il fallait surmonter tout ça pour se retrouver seule sur le praticable pour donner le meilleur de soi, être jugée.
Au final c’est un super moment de liberté et d’expression. En école d’architecture cela m’aidais bien, toutes les semaines nous devions présenter à l’oral l’avancement de nos projets cela m’a appris à ne jamais rien lâcher et défendre mes idées jusqu’au bout.
La vision du sport m’a toujours rendue admirative des athlètes et de leurs performances. J’aime regarder les grands rendez-vous sportifs pour l’ambiance et les exploits. Et assister au spectacle, surtout quand cela touche un milieu plus artistique comme le cirque ou la danse surtout contemporaine. Où comment par le mouvement du corps, les danseurs organisent et structurent l’espace dans le but de communiquer une idée, un sentiment, une émotion.
Quels ont été ton meilleur et ton pire moment sportif ?
Des souvenirs, j’en ai plein des premiers saltos à ma première épreuve de Descente en ski alpin. Aujourd’hui, encore j’ai en mémoire son tracé et chaque porte de la piste. Il y aussi les randonnées dans les Alpes et les balades en VTT dans la garrigue en famille quand nous étions plus jeunes, les stages de planche à voile, les descentes de l’Ardèche en kayak chaque été avec les copains, de la spéléologie dans l’Aven d’Orgnac, du ski de fond en Auvergne. Et encore récemment, nous sommes partis avec des amis faire du trek au Pérou. nNous avons fait une randonnée pour atteindre la montagne Vinicunca à 5 200 mètres. À cette altitude l’oxygène manque, le dénivelé était abrupt et le mal des montagnes nous guettaient, on carburait au Doliprane, nous nous essoufflions très vite un peu comme lorsque on monte des escaliers mais durant plusieurs heures. Arrivés en haut, surplomber la Rainbow Mountain et la Vallée Rouge me donnait des frissons tellement ce paysage était splendide. Nous n’aurions pas été sportifs, on n’aurait pas vécu la même aventure !
Le pire moment, je ne l’ai pas trouvé. Bien sûr, il y a des moments de galère : la randonnée sous la pluie qui n’en finit plus, le ski sous la tempête, les raquettes sous -40 degrés mais ça fait des choses à raconter.
Quel est ton prochain objectif ?
Le marathon d’Amsterdam en octobre prochain. Mais surtout la Transjurasienne en février prochain. Avec mes amis, nous n’avions jamais fait de ski de fond jusqu’à cet hiver mais avec l’effet Martin Fourcade et les Jeux Olympiques que nous suivions assidûment, nous sommes allés prendre notre premier cours en Auvergne et l’an prochain Lamoura Mouthe n’aura plus de secrets pour nous !
En tant que femme a-t-il été plus ou moins difficile de commencer (et d’exercer) une activité physique par rapport à tes barrières, la société, le regard des autres ?
Non, j’étais trop jeune pour me poser ces questions et pour un enfant cela est naturel de pouvoir pratiquer n’importe quel sport.
Quel message pourrais-tu livrer aux femmes et aux jeunes filles ayant envie de faire du sport mais n’osant pas ou aux femmes qui se persuadent que le sport n’est pas fait pour elles ?
De pousser la porte d’un club ou d’une association pour celles qui n’osent pas. Très vite on appartient à un groupe, une équipe, une famille et qu’importe son niveau ou ses objectifs. Que l’on veuille faire de la compétition ou du loisir se sont de belles valeurs qui sont transmises par le sport. Il permet aussi d’avoir un autre cercle d’amis. Pour celles qui se persuadent que le sport n’est pas fait pour elles, ils y en a tellement qu’il y en a forcement un fait pour vous !