Christelle est une sportive aux multiples disciplines, elle a crée un blog au doux nom du Canard Ivre. Sa soif d’apprendre notamment au travers du sport lui permet de se découvrir chaque jour un peu plus. Let’s Go Girl !
Quel(s) sport(s) pratiques-tu ? Et à quelle fréquence ?
Je suis adepte des entraînements croisés, c’est-à-dire de diversifier les sports dans un même cycle pour développer plusieurs qualités physiques (puissance, endurance, etc.), éviter la lassitude, et limiter les risques de blessures. En général, je combine 2-3 sports en même temps dans un même cycle. Cela peut-être du running, de la musculation, du pilates ou encore du training, du yoga, du cycling. J’essaie de m’entrainer 5 à 6 fois par semaine en fonction de mon emploi du temps.
Quand as-tu commencé le sport et quelles étaient les raisons à l’époque ?
J’ai toujours fait du sport depuis l’école primaire (danse classique, natation et même du yoga…), sans jamais aimer cela. Et puis, j’ai découvert le kick-boxing en cherchant un sport pouvant canaliser mon énergie et adoucir mon caractère bien trempé. Je n’ai jamais autant souffert que pendant ces entraînements ! La boxe m’a permis d’apprendre à être humble sur un ring, bienveillante pendant les trainings et courageuse lorsqu’il y avait des difficultés. J’ai appris à aimer le sport avec le kick-boxing. Dans le cadre de ma préparation aux combats, je me suis inscrit dans une salle de sport et j’ai commencé le fitness. À cette époque, je m’entraînais tous les jours, j’avais un rythme de vie de dingue.
Après le bac, j’ai fais une pause de 6 mois le temps de passer un certificat en Nouvelle Zélande. Puis j’ai repris le fitness et le running tout en poursuivant mes études. Le sport faisait parti de mon quotidien, c’était une habitude. En devenant journaliste, mon rythme de vie est devenu extrêmement difficile, je travaillais non stop, le sport a pris encore plus de place pour que je tienne le coup. C’est devenu un exutoire, je lâchais la pression au travers du sport et je rechargeais mes batteries.
« Le sport m’a permis de réfléchir à ce que je voulais dans ma vie professionnelle. J’ai changé de carrière avec le sport. J’ai passé mon diplôme de coach et j’ai commencé à rationaliser ma pratique sportive. »
Où pratiques-tu ton sport et quel est ton spot favori ?
Pour être honnête, je n’ai pas de spot favori. Je me considère plutôt comme une abeille qui butine de salle en salle et d’activité en activité. Je pense que cela est dû à mon métier de coach sportive. J’aime me préparer moi-même des programmes d’entraînement en fonction d’objectifs déterminés.
Néanmoins, dernièrement j’ai eu un coup de coeur pour Summit Cycle, un cours d’indoor cycling très musclé. J’aime beaucoup l’ambiance « girl power » de Chez Simone et le concept multi-studios d’Episod.
Qu’est-ce que t’apporte le sport au quotidien ?
Le sport m’apporte de la confiance, du bien-être, de la bienveillance, de la stabilité. Avec la complémentarité de mes activités physiques, j’apprends tous les jours. Au quotidien, le sport me donne la force et l’énergie d’organiser mes journées chargées, de réussir à tout faire.
C’est aussi ma bulle d’oxygène quand tout va mal et que je n’arrive pas à trouver une solution à mes problèmes. Et puis, il me permet aussi d’entreprendre plus dans ma vie professionnelle, car il forge le caractère. Le sport est pour moi un style de vie.
Le sport a-t-il changé la vision que tu avais de toi et ta vision du sport en elle-même ?
Ce n’est pas évident de répondre à cette question car je n’ai pas eu de réelle « révolution sportive ». J’ai toujours fait du sport, sans vraiment aimer cela, et puis j’ai trouvé l’activité qui m’a donné le goût de l’effort : le kick-boxing. Peut-être que l’évolution tient majoritairement dans mon mental, aujourd’hui j’intellectualise plus mes séances de sport, je crée mes entraînements, je réfléchis quelles qualités physiques je souhaite renforcer ou décupler, alors qu’avant je pratiquais sans me poser de questions. J’ai aussi découvert un muscle extrêmement important à travailler : le mental.
En revanche, le sport m’a redonné confiance ! J’ai appris à comprendre mon corps, à le chérir malgré ses défauts et à le remercier de m’aider à relever tous ces beaux défis.
Quels ont été ton meilleur et ton pire moment sportif ?
Je n’ai pas de meilleur moment sportif à proprement parler, chaque réussite, quelle soit petite ou grande est une fête. Dès que je franchis une ligne d’arrivée, dès que bats un PR, je prends un peu plus confiance.
Quant à mon pire moment, je pense au Semi-Marathon de Paris pendant lequel je me suis blessée. J’étais seule, je me sentais seule, et j’avais vraiment besoin d’une épaule pour pleurer. J’ai continué jusqu’au bout, dans la douleur, mais je ne le conseille à personne. D’ailleurs, la blessure chez le sportif est souvent synonyme de pire moment.
Quel est ton prochain objectif ?
Je viens de finir mon objectif sportif 2018 : la GORE TEX Transalpine Run, un trail en 7 étapes à travers les Alpes allemandes et italiennes. L’évènement est connu pour être la course multi-étapes la plus difficile, avec un taux d’abandon de 30%. J’ai pris part à la course RUN2, un nouveau format découverte qui permet de courir les deux premiers jours soit, 43,7 km avec 2470 D+ et 27,6 km avec 1624 D+. Ce fut extraordinaire, c’était une course difficile à flan de montagnes, avec une barrière horaire que j’ai passée à une seconde près et j’en suis très fière.
En tant que femme a-t-il été plus ou moins difficile de commencer (et d’exercer) une activité physique par rapport à tes barrières, la société, le regard des autres ?
S’il y a bien une chose que je déteste, ce sont les cases, les étiquettes que la société et/ou les autres veulent nous coller. Grâce à ma famille, j’ai toujours eu la chance – avec un peu d’opiniâtreté – de faire mes propres choix d’études, de sport etc.
Lorsque je me suis inscrite à mon premier cours de kick-boxing il y a 15 ans, tout le monde me disait que la violence ne convenait pas aux femmes. Moi, je voyais ce sport comme de l’autodéfense, un défouloir me permettant de me sentir belle et forte.
Pour devenir une femme forte, il faut délaisser le regard des autres pour se regarder réellement dans le miroir. Vous seule savez de quoi vous êtes capable.
Quel message pourrais-tu livrer aux femmes et aux jeunes filles ayant envie de faire du sport mais n’osant pas ou aux femmes qui se persuadent que le sport n’est pas fait pour elles ?
Je pense que nous sommes toutes faites pour pratiquer une activité physique; cela est inscrit dans notre ADN. Le sport, outre le fait de préserver notre santé, permet également de sortir de l’inaction, de ne pas regarder sa vie en tant que spectateur, de prendre confiance en soi. Pour résumer, pour être heureux il faut faire du sport, il faut bouger !
Si certaines femmes pensent que le sport n’est pas fait pour elles, c’est souvent parce qu’elles n’ont pas trouvé l’activité qui les fait réellement vibrer. Pour avoir ce qu’on appelle le « déclic sportif », je leur conseille de ne pas suivre les modes pour faire comme tout le monde (running, yoga…), et d’essayer le plus activités possible (escalade, football…).