Portrait #69 Claire

Claire m’a contacté pour discuter de sa pratique sportive qui évoluait avec sa grossesse. Enceinte de huit mois, elle m’a parlé de son rapport au sport et son corps. Elle a une chronique dans le podcast « Thelma et Louise » – que je vous conseille d’écouter – et une bienveillance qui donne du baume au coeur. J’ai rencontré Claire et je l’ai aimée dès qu’elle m’a parlé de Marina Rollman et de Blanche Gardin. Let’s Go Girlz !

Quel(s) sport(s) pratiques-tu ? Et à quelle fréquence ?

Avant ma grossesse je pratiquais la course à pied avec plus ou moins de régularité. La plus longue course que j’ai faite est un semi-marathon : les compétitions sont une bonne source de motivation !

Je pratiquais également la natation sans une grande motivation, parce que même si j’adore nager, la piscine municipale est quand même un endroit assez désagréable. Et enfin, par période, j’ai fait de la gym chez moi, notamment des exercices types : abdos, squats, etc.
Depuis que je suis enceinte, je me suis mise au yoga prénatal pour travailler la respiration et la relaxation, j’y vais une fois par semaine. Je fais aussi de la méditation qui m’aide beaucoup à apprécier le moment présent et à m’apaiser.

J’ai également continué la natation et me suis mise à l’aquagym adaptée aux femmes enceintes, une fois par semaine également, pour soulager les douleurs ligamentaires dues à la grossesse.

Quand as-tu commencé le sport et quelles étaient les raisons à l’époque ?

Quand j’étais petite, j’ai été inscrite à à peu près à tous les sports possibles et inimaginables (ping-pong, badminton, basket, danse classique, danse moderne jazz, etc.) mais je n’ai persévéré dans aucun de ces sports, ce n’était pas vraiment mon truc. J’aimais découvrir un sport, mais je n’ai pas accroché avec ceux que j’ai testés.

Vers 20 ans, je me suis mise à la course à pied, la natation et le fitness avec pour but principal de mincir et de me muscler, bref d’avoir un corps plus ”beau”. Petit à petit, j’ai vu ma progression en course à pied et j’ai commencé à apprécier ce sport jusqu’à prendre des dossards et me lancer sur des courses officielles. Pour la natation, j’aime bien le fait d’apprendre, en tant qu’adulte, les différentes nages qui existent et m’améliorer. En plus c’est un sport sans contrainte horaire et peu onéreux.

Où pratiques-tu ton sport et quel est ton spot favori ?

Je pratique le yoga dans un club près de chez moi qui s’appelle Casayoga, et l’aquagym dans une super piscine, l’Espace Pailleron dans le 19ème arrondissement de Paris. Quand je courais, j’aimais bien aller aux Buttes Chaumont ou bien le long du Canal Saint Martin et du bassin de La Villette.

Qu’est-ce que t’apporte le sport au quotidien ?

Le sport m’apporte principalement de la satisfaction. Mais le fait de pratiquer du sport enceinte a vraiment changé mon rapport au sport : avant je le faisais quand même principalement dans le but de mincir. Le fait de faire du sport pour soulager des douleurs ou pour me relaxer a complètement changé ma vision des choses. Il y a quelque chose de profondément motivant à aller faire une activité dans le but de se faire réellement du bien, à soi et à son corps.

Le sport a-t-il changé la vision que tu avais de toi et ta vision du sport en elle-même ?

Oui je pense que le sport m’a permis de prendre confiance en moi et en mes capacités. Je me sens fière et satisfaite de ce que j’accomplis, j’aime les sensations après chaque séances de sport et voir mes progressions.

Depuis que je suis enceinte, je pratique des activités physiques pour aller mieux, pour soulager des douleurs et apprendre à respirer et non pour mincir. Forcément mes raisons de faire du sport évoluent et aujourd’hui je pratique principalement pour moi et mon plaisir et non plus pour être mince dans mon maillot de bain l’été.

Quels ont été ton meilleur et ton pire moment sportif ?

Mon meilleur moment sportif a sans aucun doute été mon semi-marathon : j’ai vraiment été fière de moi, d’autant que je n’étais pas très entraînée à ce moment-là. C’était donc un vrai défi que je m’étais lancée. J’ai même versé ma petite larme de soulagement et de satisfaction au moment de passer la ligne d’arrivée.

Pas sûre d’avoir de pire moment sportif… Ou alors si, mais ça remonte à il y a fort longtemps, quand j’étais à l’école primaire et que je détestais la natation : c’était un vrai calvaire d’y aller.

Quel est ton prochain objectif ?

Mon objectif est de me remettre au sport après ma grossesse et d’y aller avec ma motivation actuelle : pour passer un bon moment, pour me faire du bien, pour me sentir en forme et vivante, et non pour mincir ou être mieux sur la plage en maillot de bain, parce que cette motivation-là n’est pas du tout la bonne !

Je me suis promis de ne plus faire ces sessions d’abdos à la maison, qui n’ont jamais vraiment marché, mais de trouver au contraire des sports dans lesquels je m’amuse et me sens bien. Le sport me manque vraiment (courir, me dépasser) : j’espère m’en souvenir une fois la grossesse terminée.

J’aimerais aussi pouvoir vivre le moment présent lorsque je cours. J’essaye avec la méditation de développer ce truc et de sentir l’instant sans me projeter. J’aimerais courir sans penser aux kilomètres suivants et à ce qui m’attend. Je suis certaine que ça viendra.

En tant que femme a-t-il été plus ou moins difficile de commencer (et d’exercer) une activité physique par rapport à tes barrières, la société, le regard des autres ?

Non, ça n’a pas été difficile de commencer, parce que je me suis mise à des sports qui ne sont pas considérés comme des sports « de mec”. Je pense que pour les filles qui commencent le rugby ou le foot, les préjugés et le regard des autres doivent être très durs.
Par contre, comme je le disais, c’est tout d’abord pour mincir ou me muscler que je me suis mise au sport, et ça je pense que c’est le cas de beaucoup de femmes : on nous apprend en premier lieu qu’il faut qu’on ait un corps de rêve, avant de nous enseigner à être bien dans notre peau. Quel dommage.

Quel message pourrais-tu livrer aux femmes et aux jeunes filles ayant envie de faire du sport mais n’osant pas ou aux femmes qui se persuadent que le sport n’est pas fait pour elles ?

Je voudrais leur dire qu’il y a des tonnes de sports différents : en équipe ou en solo, en salle ou en extérieur, etc. Et qu’il faut avant tout qu’elles trouvent le sport qui leur plaît et leur convient !

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