Portrait #124 Kasia

Katarzyna est professeure de Pilates, c’est en écoutant son corps qu’elle a compris que le sport pouvait être autant son ennemi que son meilleur ami. Découvrez son histoire sportive. Let’s Go Girlz !

Quel(s) sport(s) pratiques-tu ? Et à quelle fréquence ?

Je pratique le Pilates idéalement 3 fois par semaine et je donne aussi des cours et formations. Je me déplace en vélo donc je fais 20 km par jour 3 ou 4 fois par semaine.

Quand as-tu commencé le sport et quelles étaient les raisons à l’époque ?

Comme tout le monde, j’ai pratiqué du sport à l’école mais je n’aimais pas les sports collectifs. Du coup, n’y trouvant aucun attrait, je ne me considérais pas comme sportive.

Lorsque j’ai intégré l’internat à l’âge de 15 ans, j’ai pris du poids. C’était une période difficile émotionnellement entre la séparation avec mes proches, le manque de liberté, le changement de rythme de vie et mon poids a été révélateur de mon mal être de l’époque. J’ai commencé à bouger pour maigrir en regardant des vidéos de fitness, cela m’a beaucoup plu. J’ai tout de suite accroché avec l’énergie de ce sport, le fait que ce soit individuel aussi. Du coup, j’ai choisi une section aérobie à l’université, je me suis très vite formée en tant que professeure de fitness. J’ai donné énormément de cours de fitness ce qui a abimé mes genoux, l’intensité et la charge de sport que je m’imposais m’ont amené à me tourner vers le Pilates. Aujourd’hui, je suis professeure de Pilates, ce sport très technique fait travailler tous le corps sans lui faire de mal.

Où pratiques-tu ton sport et quel est ton spot favori ?

Je n’ai pas de lieu préféré, j’ai plutôt des professeurs préférés comme Juan Estrada, Alycea Ungaro, Kathy Ross Nash, Phoebe Fennell, Brett Howard, et d’autres. Je prends des cours dans les studios de Pilates mais j’aime beaucoup m’entraîner chez moi via zoom car j’ai la chance d’avoir un studio avec tous les appareils à mon domicile.

Qu’est-ce que t’apporte le sport au quotidien ?

Cela m’apporte un moment intime rien que pour moi en plus d’une forme physique. Le Pilates est une forme de méditation en pleine conscience, je suis concentrée sur mon corps et sur chaque exercice tout en faisant un vrai effort physique. Le sport me permet d’avoir du temps psychique rien qu’à moi. En tant que femme et mère, j’ai peu de temps à me consacrer, mes séances de sport sont mes moments privilégiés.

Le sport a-t-il changé la vision que tu avais de toi et ta vision du sport en elle-même ?

Le sport m’a montré que tout est possible avec un entraînement. Je ne me suis jamais sentie sportive à l’école. Le sport m’a montré à quelle point il est important de vivre les choses, sans trop rester dans la théorie : je progresse en pratiquant.

Ma vision du sport a changé grâce au fitness et aux Pilates : j’ai rencontré mon corps. Je le maltraitais, je m’épuisais pour un objectif physique (sculpter mon corps, brûler des calories…), cela m’a permis de changer d’objectif et de vision. Le corps humain est fait pour bouger, le sport y contribue mais c’est avant tout le fait d’écouter mon corps pour lui faire du bien qui est devenu mon objectif. Du coup ma vision sportive a évolué : je conscientise mon activité physique pour mieux me dépenser en respectant mon corps et mon mental.

Quels ont été ton meilleur et ton pire moment sportif ?

Le pire moment sportif fut lorsque je me suis rendu compte que mes genoux étaient abîmés à force de donner des cours de fitness sans me préserver. Le Pilates m’a montré qu’on peut enseigner avec la voix sans massacrer notre corps et en restant plus disponible pour mes clients.


Les meilleurs moments je les vis régulièrement en prenant mon vélo quelle que soit la météo, même en hiver. Je suis fière de moi quand je fais un entraînement avancé exigeant de Pilates. Par exemple, après mes deux grossesses, je me rappelle de l’effort fourni pour récupérer la force de mon corps, et j’en suis fière.

Quel est ton prochain objectif ?

Ouvrir mon propre studio de Pilates pour donner des cours individuels.

En tant que femme a-t-il été plus ou moins difficile de commencer (et d’exercer) une activité physique par rapport à tes barrières, la société, le regard des autres ?

Oui et non. Quand j’ai commencé dans le milieu du fitness en 2003, j’ai pu remarqué que les hommes avaient plus de facilité à avoir leur place sachant que le public des cours collectifs était principalement des femmes. À l’époque, les erreurs ont été moins pardonnées aux professeures.

Quel message pourrais-tu livrer aux femmes et aux jeunes filles ayant envie de faire du sport mais n’osant pas ou aux femmes qui se persuadent que le sport n’est pas fait pour elles ?

Nous avons actuellement énormément de choix d’activités physiques. Il y a sûrement une forme qui va te plaire. Si tu veux te sentir plus forte physiquement : vas-y ! Il ne faut pas trop réfléchir, il faut y aller. Si nous réfléchissons trop, il est facile de trouver d’autres choses à faire. 
Il est très gratifiant de tenir des promesses à soi même et de se sentir forte physiquement.

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