Annabel m’a été présentée par Sonia.Elle me reçoit au pop up store Hawaii Surf et c’est clairement une fille cool. Tu sais de celle qui prend la vie avec le sourire sans prise de tête. Elle est enceinte de trois mois, elle ne dort presque pas (merci les insomnies) et elle a quand même la banane. Empresse toi de lire son interview sportive. Let’s Go Girl !
Quel(s) sport(s) pratiques-tu ? Et à quelle fréquence ?
De base, je pratique le fitness et la course à pied que j’ai mis de côté puisque je suis enceinte d’un peu plus de trois mois.
Depuis janvier, mes activités sportives principales se réduisent à la marche et au yoga une fois par semaine. J’espère vraiment pouvoir reprendre ma fréquence « habituelle » à savoir trois entraînements par semaine, à partir du 2ème trimestre (qui selon les dire, est fabuleux).
Quand as-tu commencé le sport et quelles étaient les raisons à l’époque ?
Mes parents sont ce que l’on peut appeler des hyper actifs du sport : ski, velo, randonnée, planche à voile. Dans ma famille, le sport est une évidence, il est intégré dans notre quotidien.
J’ai eu la chance de grandir en région Rhônes-Alpes (à proximité de Lyon). Le mot d’ordre a donc été « elle sait marcher, elle peut apprendre à skier ». J’ai commencé le ski vers 2 / 3 ans, comme tous mes cousins, je ne me suis donc pas du tout sentie à part ! Vers 7 ans, j’ai débuté la gym à raison de 4 heures par semaine. Et au collège, j’ai pratiqué des sports d’équipe à l’association sportive (basket, hand et volley). Principalement pour être avec mes copines. Mes semaines étaient plutôt très chargées avec le recul.
Tous nos week-ends familiaux étaient sportifs. Selon les saisons, on alternait entre ski et planche à voile. Je n’ai souvenir de week-end passés à la maison qu’à partir de mes 16 ans où j’ai commencé à me rebeller sur ces multi-activités obligatoires.
De mes 17 à mes 23 ans, à part le ski, je ne faisais plus grand chose. Après une légère prise de poids, je me suis inscrite pour la première fois en salle chez LadyFitness. Et c’est là que j’ai commencé une pratique sportive rien que pour moi.
« J’ai repris goût au sport et l’envie de courir s’est même fait ressentir. »
Pour ce qui est du yoga, j’ai commencé par rapport aux insomnies que je découvre avec la grossesse. On m’a dit que cela pouvait m’aider, ainsi que la méditation.
Où pratiques-tu ton sport et quel est ton spot favori ?
Avant ma grossesse, je conjuguais les entraînements avec un ami coach et mon conjoint en salle (The Apartment à Pigalle) ou en extérieur une fois par semaine (functionnal training). Et deux séances de running ou de fractionné sur les quais de Seine ou de Marne (à Alfortville le décor s’y prête plutôt bien).
Qu’est-ce que t’apporte le sport au quotidien ?
Avant d’être enceinte, c’était un moyen de prendre du recul et de me détendre. Je suis quelqu’un qui a tendance à accumuler beaucoup de choses. Le sport me permet de me vider la tête et d’aborder les choses plus sereinement, comme un défouloir.
Je me sens également hyper fière après un entraînement.
« Ca renforce l’estime de soi. »
Avec le yoga, après chaque séance je me sens plus ancrée dans le moment présent et ça m’apaise énormément.
Le sport a-t-il changé la vision que tu avais de toi et ta vision du sport en elle-même ?
Carrément. Il y avait le sport « avant », imposé par le cadre familial, dicté. Il fallait faire du sport. Maintenant, je fais du sport en conscience, pour moi, pas pour faire plaisir aux autres ou parce que l’on me l’impose. Finalement, je me suis créée une envie sportive, c’est comme une (re)naissance sportive.
Le sport m’a fait évoluer. Les moments sportifs sont des moments de lucidité pendant lesquels je me pose des questions personnelles (qui m’ont beaucoup aidé, notamment lors de ma reconversion personnelle).
Cela m’a aussi permis de me rendre compte que j’étais capable. Capable de courir et même d’y prendre du plaisir. Quelque part, je me sens plus fière et accomplie grâce au sport.
Quels ont été ton meilleur et ton pire moment sportif ?
Mon meilleur moment, c’est la première fois où j’ai recommencé à courir alors que j’avais horreur de ça mais mon ancienne boss m’a initié. La dernière fois que j’avais couru, c’était en Terminale pour le Courseton du lycée. J’ai réalisé que j’étais capable de courir trois kms sans m’arrêter : un exploit !
Mon pire moment, c’est un sommet en ski de randonnée avec mes parents à 10 ans. J’avais le poignet dans le plâtre et j’étais dégoutée de devoir faire de la randonnée.
Quel est ton prochain objectif ?
De reprendre le sport avec la grossesse et que tout se passe bien.
J’ai entendu dire que la condition physique est importante pour l’accouchement et même pour bien récupérer après.
En tant que femme a-t-il été plus ou moins difficile de commencer (et d’exercer) une activité physique par rapport à tes barrières, la société, le regard des autres ?
Pas spécialement. Même en arts martiaux je ne me suis jamais sentie à part. En revanche, ce qui me soule c’est de devoir réfléchir à comment m’habiller pour éviter de me faire reluquer ou siffler par des mecs.
Quel message pourrais-tu livrer aux femmes et aux jeunes filles ayant envie de faire du sport mais n’osant pas ou aux femmes qui se persuadent que le sport n’est pas fait pour elles ?
D’essayer, de toute façon il faut goûter. C’est, pour moi, le meilleur moyen de se convaincre et après on fait son choix en fonction.
Il faut se donner les moyens d’avoir le choix pour ne pas regretter. Et ne pas se mettre de barrière aussi, tout est possible à hauteur des moyens que l’on a envie de se donner.