Portrait #64 Céline

Céline a fait péter une barrière en me parlant sur Instagram. Elle n’a pas pour habitude de parler d’elle mais, un samedi matin de décembre, nous nous sommes rencontrées et avons échangé sur l’obésité, la féminité, la sensualité, le plaisir sportif. Un moment émouvant, accompagné d’une pecan pie bien méritée. Let’s Go Girlz !

Quel(s) sport(s) pratiques-tu ? Et à quelle fréquence ?

Je fais de la boxe thaï deux fois par semaine, du renforcement musculaire et de la bachata une fois par semaine. Je fais partie d’une troupe de styling de bachata 100% féminin.

Quand as-tu commencé le sport et quelles étaient les raisons à l’époque ?

J’ai commencé le sport par du judo à l’âge de 7 ans, mon père, grand fan de ce sport, nous a inscrit de force mon frère et moi. Je pense qu’il voulait essayer de nous transmettre son amour du judo mais cela n’a pas eu le résultat escompté. J’ai arrêté au bout de 6 mois. Puis j’ai fait de l’équitation pour être connecté à l’animal, pour entretenir une relation privilégiée avec lui. Mon corps (plus gros que la moyenne) n’était plus un obstacle. Par manque de temps, j’ai dû stopper cette activité physique.

Puis je suis rentrée en internat,  je me suis alors inscrite au club de rugby du lycée. J’avais un poste qui faisait de mon corps un atout. Je prenais beaucoup de plaisir à performer grâce à lui.

Je reprends le sport à 22 ans, après mon opération chirurgicale (une sleeve). Il était primordial pour ma santé physique d’exercer une activité physique. J’ai donc fréquenté une salle de sport avec une amie. À ce moment-là, je me fixais des objectifs à atteindre.

Depuis deux ans, je pratique la bachata. À l’origine je m’étais inscrite parce que j’aime la musique latine. Depuis, j’adore ce que je vis et j’aime voir mon niveau évoluer.

Pour la boxe, un copain m’a parlé d’un cours, j’y suis allée juste pour voir et j’ai accroché.

Où pratiques-tu ton sport et quel est ton spot favori ?

Je le pratique en plein air lors des Happy Fit Class et en salle lors de mes cours de boxe et de styling.

Qu’est-ce que t’apporte le sport au quotidien ?

Un équilibre émotionnel : j’arrive à me contrôler plus facilement grâce au sport. Mes deux activités physiques se complètent.

La boxe me permet de libérer l’esprit, de me défouler, de me libérer de problématiques du quotidien. C’est comme un reboot : après chaque séance je suis une Céline, apaisée et rechargée.

En ce qui concerne la danse, ce n’est que du plaisir. Je ne pense à rien en dansant, j’oublie tout, j’oublie mes complexes, je lâche prise complètement.

Le sport a-t-il changé la vision que tu avais de toi et ta vision du sport en elle-même ?

Le sport m’a beaucoup aidé. Quand j’ai commencé la danse, j’ai accepté mon corps un peu plus mais c’est le mix boxe thaï / bachata qui m’aide au quotidien à être bien dans mon corps (ainsi que l’atelier confiance en soi de Lisa). La danse me permet d’extérioriser ma féminité, je me sens plus sensuelle, séduisante grâce à l’attitude que j’adopte.

« La danse fait de moi une femme. »

La boxe m’a permis de me rendre compte que j’ai la gagne, j’aime avancer, performer. J’ai compris et accepté cet aspect là de mon caractère.

Avant le sport était une tannée, je n’avais aucune motivation à aller à la piscine. Je cherchais toujours des excuses pour ne pas y aller.  Aujourd’hui ce n’est plus un calvaire, c’est un plaisir, j’ai choisi les sports qui me plaisent et je suis impatiente d’aller à mon cours de boxe ou de bachata.

Quels ont été ton meilleur et ton pire moment sportif ?

La course La Parisienne, accompagnée de la team Happy Fit est mon meilleur souvenir. C’était un moment solidaire, bienveillant, positif et plein d’énergie.

Le pire souvenir reste les cross du collègue, j’étais obèse et je détestais le sport, d’autant plus la course à pied qui me renvoyait à mon corps et à mes difficultés physiques.

Quel est ton prochain objectif ?

Mon prochain objectif c’est le GR20 et le spectacle de styling devant une foule d’inconnus.

En tant que femme a-t-il été plus ou moins difficile de commencer (et d’exercer) une activité physique par rapport à tes barrières, la société, le regard des autres ?

Faire du sport a été très dur en tant que femme et qui plus es en tant que femme obèse. On me regardait comme un alien débarquant sur la planète Terre, ça été plus simple lorsque j’ai perdu diu poids. Le fait d’être une femme dans un sport « d’homme » comme la boxe a été compliqué au début, mais quand les camarades masculins m’ont pris sous leur ailes, j’ai pu avancer plus rapidement.

Quel message pourrais-tu livrer aux femmes et aux jeunes filles ayant envie de faire du sport mais n’osant pas ou aux femmes qui se persuadent que le sport n’est pas fait pour elles ?

Ne vous arrêtées pas aux dictats sportifs. Faites le sport pour vous et kiffez !

 

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