Portrait #66 : Siham

Siham karaté

Siham est cheffe d’entreprise, elle a reçut le prix Margaret de la Journée de la Femme Digitale en 2018, et c’est lors d’une réunion au #JFDClub que je l’ai rencontrée. Elle m’a inspirée par ses convictions, ses engagements, ses activités multiples. Quand elle m’a dit qu’elle était karatéka, je n’ai pu la laisser partir sans prendre rendez-vous avec elle. C’est donc chez elle que je l’ai interviewée, et je vous invite à découvrir cette femme exceptionnelle qui ne lâche rien. Let’s Go Girl !

Quel(s) sport(s) pratiques-tu ? Et à quelle fréquence ?

Je pratique du karaté, de la danse et du cross training une fois par semaine pour chaque activité. Je compile le karaté et la danse le lundi soir pour des raisons de planning chargé, entre mes rôles de mère, femme et cheffe d’entreprise c’est un vrai jeu de Tétris.

Quand as-tu commencé le sport et quelles étaient les raisons à l’époque ?

J’ai commencé le sport tardivement avec l’association sportive du collège. J’ai testé différents sports : la gymnastique, le handball… À l’âge de 13 ans, mon père nous a inscrites, moi et mes 3 soeurs, au karaté. Il connaissait le président du club, et il souhaitait que nous sachions nous défendre. J’ai tout de suite aimé les combats et c’était aussi l’occasion de retrouver un groupe, d’avoir un rendez-vous hebdomadaire. À 17 ans, j’arrête ce sport pour des raisons de feeling avec le professeur, j’en profite pour rejoindre des copines qui font du handball. Un an après, je reprends le karaté suite au changement de professeur. J’arrête à nouveau vers 24 ans alors que  je suis enceinte de ma première fille.

J’ai eu besoin de reprendre le sport après mon accouchement. Je tente l’équitation – un sport que j’aurais rêvé tester petite – et la danse. C’est après mon deuxième accouchement, il y a 3 ans que je me réinscris au karaté, ma première passion. Je retrouve quelques karatékas de l’époque, ainsi que ma professeure que j’aimais bien et que j’aime toujours. Pour moi, l’encadrement est primordial dans mon choix de pratique et de cours. J’ai intégré dès ma reprise un cours de cross training pour me muscler afin de gérer mes efforts physiques et éviter de me blesser.

Où pratiques-tu ton sport et quel est ton spot favori ?

Le karaté et le cross training se déroulent au dojo, dans le gymnase de ma ville à Rambouillet. La danse se déroule à la MJC.

Qu’est-ce que t’apporte le sport au quotidien ?

La danse me permet de travailler mon endurance et de ne plus être essoufflée quand je dois courir derrière un bus. C’est un sport que je pratique pour m’éclater, retrouver des copines et sortir de ma zone de confort. La danse n’est pas un sport naturel pour moi, cela me demande beaucoup de travail, parfois c’est même frustrant de ne pas maîtriser la technique mais c’est un vrai apprentissage. C’est aussi un moment de partage avec ma fille (qui en fait aussi), surtout au moment du gala de fin d’année.

Le cross training me permet de me muscler afin d’éviter les blessures et de performer.

Le karaté, et plus particulièrement la compétition, m’ont beaucoup appris que ce soit en terme de posture, d’attitude, de gestion du stress ou d’échec. Et quand je suis énervée, cela me permet de me défouler !

Quand je sors, je suis à plat, je sais que je vais bien dormir.

Le sport a-t-il changé la vision que tu avais de toi et ta vision du sport en elle-même ?

À 17 ans, je faisais du karaté pour la compétition, pour me challenger en terme d’objectifs techniques et aller plus loin dans les grades. Aujourd’hui, je pratique du sport avant tout pour moi, pour mon bien-être, j’en ai besoin. La compétition n’est plus mon moteur. Aujourd’hui, le sport est intégré dans mon quotidien et celui de ma famille. Ce n’est pas un hobby, c’est vraiment un besoin comme celui de manger ou de dormir.

Quels ont été ton meilleur et ton pire moment sportif ?

Mon meilleur souvenir est le premier gala de danse que j’ai fait avec ma fille. J’ai eu aussi de beaux moments de compétition partagés avec mes soeurs dans ma jeunesse.

Mon pire souvenir est une blessure à 18 ans, j’ai été obligée d’arrêter quelque temps et cela a été difficile à gérer.

Quel est ton prochain objectif ?

Mes objectifs sportifs cette année sont : retenir la chorégraphie du gala de danse de fin d’année, et commencer à travailler pour obtenir ma troisième dan dans 3 ans. Je viens d’avoir ma deuxième dan et cela nécessite de la préparation.

En tant que femme a-t-il été plus ou moins difficile de commencer (et d’exercer) une activité physique par rapport à tes barrières, la société, le regard des autres ?

Pour moi, il n’y a aucune différence entre un homme et une femme dans le sport en terme de performance. Après, clairement porter un kimono blanc et avoir ses règles est une difficulté que les hommes n’ont pas et quand on est adolescente ça compte.

Quand les gens découvrent que je pratique le karaté, ils me regardent différemment, parfois cela étonne. On a pu me dire plus jeune que j’étais un « garçon manqué », mais cela ne m’a jamais atteint.

Quel message pourrais-tu livrer aux femmes et aux jeunes filles ayant envie de faire du sport mais n’osant pas ou aux femmes qui se persuadent que le sport n’est pas fait pour elles ?

Essayer, tester plein de sports pour trouver celui qui vous plaira. Il y a forcément un sport qui vous convient. Et faites en sorte que le sport soit intégré dans vote quotidien.

S’il faut choisir entre faire du sport ou le ménage : mon choix est fait et je vous invite à faire de même.

À mon avis, toutes les petites filles devraient pratiquer un sport de combat afin d’apprendre à se défendre. Ce n’est pas évident de donner des coups et en tant que petite fille personne ne nous l’explique, nous n’avons pas le droit de nous battre, c’est mal perçu. Encore aujourd’hui c’est primordial même si cela ne devrait pas être le cas. C’est dommage, mais c’est la réalité.

 

Laisser un commentaire